Plus d’équipe nationale pendant deux ans. L’information tourne en boucle sur les radios nigérianes. Un taximan au volant de son véhicule suit les débats. Et pour lui, qu’importe l’ampleur de la punition. Cette décision du président concernant les joueurs est la bonne : « Ils le méritent car le gouvernement du Nigeria dépense beaucoup pour eux, et ils ne se donnent pas quand ils jouent. Dans des clubs à l’extérieur, ils font des efforts, mais dans ce pays quoi qu’on leur offre, ils ne font rien ».
Un point de vue que ne partagent pas de nombreux Nigérians, à l’exemple d’une vendeuse de «chawarma», dans la rue. Cette dernière exprime son amertume : « Il est juste en train de leur saper le moral. Au lieu de ça Goodluck Jonathan devrait les encourager, en prenant les juniors, les moins de 17 ans et en les entraînant pour rendre notre pays fier ».
Renouveler l’équipe, ou encore regarder plus en profondeur les responsabilités de l’échec, c’est ce qu’estime un cadre que nous avons rencontré : « On a de bons footballeurs mais pas d’équipe. Pourquoi jeter la pierre sur les joueurs ? Il devrait blâmer le ministre des Sports. Une équipe qui s’est préparée pendant trois semaines, qui n’a presque rien fait, et vous pensez que les suspendre pendant deux ans va changer quelque chose ? Non ! ».
Quoi qu’il se passe dans les prochains mois, la Fifa a rappelé le 30 juin, qu’elle interdisait toute interférence des autorités politiques dans les affaires des fédérations nationales de football.