La Süper Lig turque, une aubaine pour les joueurs africains

Actuellement meilleur buteur du championnat turc, le Sénégalais Demba Ba illustre bien l’appétit grandissant des joueurs africains pour le pays d’Atatürk. Depuis plusieurs années, ils sont de plus en plus nombreux a suivre les pas du Nigérian « Jay-Jay » Okocha, une des premières grandes stars du football africain à avoir choisi la Turquie, où il est devenu une célébrité.

La Turquie et le football africain font bon ménage. L’an dernier, l’international marocain Aatif Chahechouhe terminait la saison de Süper Lig comme meilleur buteur avec Sivasspor. Cette année, c’est le Sénégalais Demba Ba avec le Besiktas qui tient la corde. Il a déjà inscrit 14 buts en 18 matches.

Depuis plusieurs années, le championnat turc attire les joueurs africains. Après son passage en Chine, l'Ivoirien Didier Drogba avait choisi en 2013 le club de Galatasaray pour relancer sa carrière en Europe, après un passage en Chine. Une tête d’affiche qui avait remis le championnat turc sur le devant de la scène.

Galatasaray, sacré 19 fois champion, et qui a notamment brillé sur la scène internationale avec une victoire en Coupe UEFA et en Supercoupe de l'UEFA n’est pas un club inconnu du grand public. L’an dernier, la Juventus Turin a ainsi été éliminée de la Ligue des champions par Galatasaray.

La Turquie et son opportunité économique


Avec une croissance annuelle de 4% en 2013, l’économie turque est épargnée par la crise qui frappe l’Europe occidentale depuis 2008. Ce qui permet aux clubs d’investir dans un championnat où le niveau s'est amélioré et est de « qualité », comme nous l’explique Aatif Chahechouhe. Sans compter les stades bondés, l’ambiance et la culture du football qui ne doivent pas déplaire pas aux joueurs africains. Sur son compte Instagram, Demba Ba a récemment écrit « meilleurs supporters au monde », pour parler des tribunes du Besiktas.

Mais l’explication ne s’arrête pas là. En Turquie, les clubs ne payent pas d’impôt et les joueurs ne sont imposés qu’à 15% de leurs revenus annuels. Une aubaine. Hormis cette fiscalité arrangeante, les droits de retransmission versés par les télévisions ont explosé ces dernières années. En novembre dernier, la Fédération turque de football a officialisé la conclusion d’un nouvel accord avec l’opérateur Digiturk portant sur la diffusion domestique de la Süper Lig  pour les saisons 2015-16 et 2016-17.

Pour conserver l’exclusivité des droits TV du championnat, Digiturk (groupe de télévision payante qui compte plus de 3,5 millions d'abonnés) déboursera 362 millions d’euros par an. Du coup, la Süper Lig devient le 6e championnat d’Europe le plus cher en termes de droits TV derrière l’inévitable Premier League en Angleterre, la Serie A en Italie, la Bundesliga en Allemagne, la Ligue 1 en France et la Liga en Espagne.

Allègement des quotas de joueurs étrangers en Süper Lig

Finalement, seule une histoire de quotas empêche les Africains d’être plus nombreux en Turquie. Actuellement, les effectifs des clubs de première division ne peuvent pas contenir plus de huit joueurs étrangers. Une restriction qui faisait bondir les grands clubs locaux soucieux d’être toujours plus compétitifs au niveau européen. En janvier, la Fédération turque de Football a pris une décision radicale. À partir de la saison 2015-16, les clubs pourront désormais posséder dans leurs effectifs jusqu’à 14 joueurs étrangers. Et 11 éléments étrangers pourront être inclus sur la feuille de match.

Au prochain mercato, on peut donc s’attendre à voir d’autres joueurs africains faire le voyage en Turquie. L’attractivité est de plus en plus forte, même lorsqu'un club comme Fenerbahçe a été exclu pour trois saisons de toutes compétitions européennes (2014 à 2017). Le Sénégalais Moussa Sow, le Nigérian Emmanuel Emenike, champion d’Afrique 2013, et le Camerounais Achille Webo pourraient ainsi voir d’autres Africains venir évoluer avec eux. Et pas forcément des athlètes en fin de carrière.

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