De notre envoyé spécial à Bata,
« Mes joueurs sont des artistes et ils vont donner du spectacle ». Esteban Becker, le coach argentin de la Guinée équatoriale n’y va pas par quatre chemins. Il faut dire que même s’il ne fanfaronne pas, il a de quoi se réjouir. La Guinée équatoriale va jouer son quart de finale à Bata dans un stade tout acquis à sa cause avec 40 000 spectateurs. Quand on pense que la rencontre devait avoir lieu à Ebebeyin dans une enceinte de 5 000 places, quel changement.
Esteban Becker, qui entraînait déjà l'équipe nationale féminine, a été appelé le 5 janvier dernier. Jusqu’à présent, le pari est réussi. « Nous avons des ambitions et nous n’avons pas de limites », se plaît à dire le sélectionneur à chaque nouveau combat gagné. L'été dernier, la Guinée équatoriale avait été disqualifiée des qualifications en raison de l’alignement de Thierry Fidjeu, joueur au passeport camerounais, lors du 2e tour face à la Mauritanie. Repêchée après s’être vue attribuer la compétition, la Guinée équatoriale a composé une équipe à la hâte. Avec un quart de finale à la clef, le succès est déjà garanti pour le pays organisateur.
La visite du président Teodoro Obiang Nguema
« On se prépare à attaquer les Tunisiens et à défendre », confie Esteban Becker dans un anglais approximatif avec des touches d'espagnol. Ses joueurs, vainqueurs du Gabon de Pierre-Emerick Aubameyang, attaquant du Borussia Dortmund, n’ont pas eu le temps de savourer. « Ils ont eu cinq minutes pour se réjouir et ensuite on s’est remis au travail », lance Becker. Si le Nzalang nacional est composé de vétérans comme Emilio Nsue qui parle d’une « expérience importante », Esteban Becker pourra compter sur sa jeune garde, « l’avenir de la sélection ». Reste à savoir si la visite du président de la Guinée équatoriale et les encouragements de tout un pays seront suffisants pour accéder à une inimaginable demi-finale. « Si on gagne, on va faire un documentaire sur nous », balance en souriant Esteban Becker.
La Tunisie se méfie
« On va jouer dans un beau stade. On a étudié notre adversaire et il nous a impressionné ». Georges Leekens, sélectionneur des Aigles de Carthage reste confiant. « Notre groupe est encore plus solidaire ». Ce qui ne l’empêche pas d’être méfiant : « J’espère que tout sera correct et je fais confiance. »
Premier du groupe B, la Tunisie est à la recherche d’un nouveau souffle. En 2013, elle n’avait pas passé le premier tour en Afrique du Sud. « On a rien à perdre. On veut se qualifier et personne ne peut nous déstabiliser. Le football tunisien est revenu sur le devant la scène. Nous sommes redevenus des gagnants », tente de se persuader l’ancien international belge. « Notre force c’est l’équipe. Notre vedette c’est l’équipe. On ne doit pas être impressionné par le public », conclut l’ancien sélectionneur de l’Algérie.
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