[CAN 2015] Beaucoup de suspense mais peu de buts au 1er tour

La phase de groupes de la Coupe d’Afrique des nations 2015 de football s’est achevée ce 28 janvier à Malabo. Ce premier tour de la CAN 2015 aura été pauvre en buts mais riche en suspense. Pour preuve, fait extrêmement rare, il faut procéder à un tirage au sort pour départager la Guinée et le Mali dans le groupe D.

 

De notre envoyé spécial à Malabo,

« A ce stade de la compétition, toutes les équipes se valent, il n’y a plus de petites équipes. » Les poncifs que les footballeurs adorent lancer à la presse sont parfaitement adaptés au premier tour de cette Coupe d’Afrique des nations 2015. Rarement une phase de groupes aura été disputée. C’est bien simple, à la fin des seize premiers matches, aucune équipe n’était qualifiée pour les quarts de finale du tournoi. Du jamais depuis 1996, depuis que la CAN se joue à seize équipes, selon la Confédération africaine de football (CAF).

La CAF va même devoir procéder à un tirage au sort ce 29 janvier à Malabo pour départager les équipes de Guinée et du Mali, à égalité parfaite dans le groupe D. La dernière fois qu’elle a eu recours à ce procédé, c’était en 1988. Les Algériens étaient sortis gagnants de cette loterie. Les Ivoiriens, eux, étaient repartis dépités.

Faible moyenne de buts

Le revers de la médaille, c’est le faible nombre de buts marqués durant les vingt-quatre premiers matches de la compétition : 45. Soit une moyenne de 1,875 but inscrit par match. C’est moins qu’au cours du premier tour la CAN 2013 qui était déjà une petite cuvée avec 49 buts (soit une moyenne de 2,04).

Depuis que la Coupe d’Afrique se joue à 16 équipes, seul le premier tour de la CAN 2002 a été moins prolifique avec seulement 35 buts marqués au Mali.

A titre de comparaison, en 2012, lors de la CAN co-organisée par le Gabon et la Guinée équatoriale, 61 buts avaient été inscrits lors du premier tour.

Un climat pesant

La qualité des pelouses ne peut pas suffire à expliquer cette disette de buts. Tout d’abord parce qu’on a déjà vu pires conditions de jeu que celles de Bata, de Malabo et d’Ebibeyin. Et parce que c’est à Mongomo, où le terrain était le plus mauvais, qu’on a inscrit le plus de buts, durant cette phase de groupes.

On ne peut pas non plus incriminer la passion autour des matches, celle qui pousse les joueurs à se surpasser. Les stades étaient pleins la plupart du temps. Les enceintes étaient petites certes, si l’on excepte celle de Bata (35.000 places). Mais cette affluence est suffisamment rare lors d’une Coupe d’Afrique des nations pour être soulignée.

Les difficultés des équipes à faire la différence physiquement peuvent en revanche s’expliquer par la chaleur et la lourdeur de l’air en Guinée équatoriale. Comme chaque année à cette période, l’harmattan, un vent sec venu du Sahara, amène une quantité considérable de sable au-dessus du golfe de Guinée. Cet alizé, néfaste pour la santé, l’est particulièrement pour ceux qui produisent un effort physique important, comme le font les footballeurs…

Des favoris moins forts que par le passé

Il faut peut-être aussi jeter un coup d’œil sur le niveau des favoris habituels du tournoi. L’Egypte, nation la plus titrée d’Afrique, et le Nigeria, tenant du titre, ne se sont pas qualifiés pour cette CAN 2015. Les autres – Cameroun, Côte d’Ivoire, Ghana – se sont lancés dans une phase de reconstruction après une Coupe du monde 2014 ratée. Enfin, l’Algérie et la Tunisie ont semblé en-dessous de leurs capacités durant ce début de compétition.

Résultat : un resserrement du niveau entre les équipes supposées fortes et celles considérées comme moins fortes. Pour preuve, il n’y a pas eu la moindre raclée durant cette CAN 2015. Aucune équipe n’a été battue par plus de deux buts d’écart.

Enfin, on a assisté à quelques surprises comme l’élimination du Burkina Faso, vice-champion d’Afrique, et la qualification du Congo-Brazzaville, dans le groupe A.

Retrouvez le calendrier des matches, tous les joueurs et les villes où ont lieu les rencontres de la CAN 2015 sur afriquefoot.rfi.fr.

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