Leroy et Ollé-Nicolle remontés contre le calendrier Fifa

Alors que leurs équipes disputent ce dimanche des matchs aller cruciaux dans les éliminatoires de la CAN 2015, les sélectionneurs français du Congo et du Bénin regrettent amèrement l’absence de joueurs importants. La faute au calendrier qui n’a pas donné le label « dates Fifa » à ces rencontres.

« Qu’est-ce que vous voulez que j’y fasse ? Moi je ne fais pas les règlements ! Je suis juste un sélectionneur qui bosse avec les joueurs qu’on lui a mis à disposition. Mais, c’est insupportable ce genre de situation ! ». Il ne cachait pas son dépit et sa colère, Claude Leroy, au micro de Jean Rufin Loemba, le correspondant de Rfi à Brazzaville, à la veille du match aller très important que vont livrer ce dimanche dans la capitale congolaise ses Diables Rouges face au Rwanda, en éliminatoires de la CAN 2015.

Les clubs ne jouent pas le jeu

Une colère toute légitime puisqu’elle va l’empêcher, comme plusieurs de ses confrères, d’aligner une formation au complet dans une rencontre qui peut déterminer l’avenir de la sélection pour les deux ans à venir. La raison : ces matchs du 2e tour des éliminatoires de la CAN 2015 n’ont pas le label « date Fifa ». Conséquence : les clubs européens, dont beaucoup sont en phase de préparation, ne sont pas obligés par le règlement de libérer les internationaux concernés.

« Il y a des joueurs qui sont arrivés, il y en a d’autres qui ont grandi un petit peu », s’est consolé le vainqueur de la CAN 1988 avec le Cameroun. « Boka Moutou est là, Césaire (Gandzé) prend de plus en plus d’assurance, le petit Babélé et Nganvoula aussi. Mais il nous manque des joueurs qui avaient été très importants contre la Namibie : Prince, Douniama, Ganga. Ca fait quand même beaucoup de joueurs absents ! ».

A la tête des Ecureuils du Bénin, Didier Ollé-Nicolle vit exactement la même situation avant son match de dimanche contre le Malawi. Et il la vit tout aussi mal. « Étant donné que ce n’est pas une date Fifa, il a fallu se battre depuis deux mois pour arriver à récupérer des joueurs » s’est-il désolé au micro de Jean-Dieudonné Dougba, le correspondant de RFI à Cotonou. « Malheureusement, a repris l’ancien entraîneur de l’OGC Nice, il y en a sept ou huit qui n’ont pas été libérés par les clubs, notamment les clubs français et les clubs belges ».

Les dirigeants en question

« C’est désolant, a-t-il continué, qu’on puisse disputer un match aussi important, un match de qualification pour la CAN, sans que cela ait été programmé dans le calendrier Fifa ». « C’est complètement aberrant » a fini par s’emporter emporter Ollé-Nicolle, sans oublier de distribuer au passage quelques cartons jaunes aux sommités locales du foot. « Nos dirigeants, par moments, feraient mieux d’être très pragmatiques sur l’essentiel qui est la compétition, plutôt que sur l’extra-sportif ». Fermez le ban.

Pour autant, ni Leroy ni Ollé-Nicolle n’ont baissé les bras, malgré les contrariétés. Mais ils sont inquiets pour l’avenir, en cas d’échec face au Rwanda et au Malawi. « Il faut absolument qu’on rentre dans les poules pour gagner du temps pour l’avenir », martèle Claude Leroy. « C'est-à-dire que ce serait un coup d’arrêt pour les Diables Rouges de sortir de la compétition maintenant alors que si on se qualifie, on aura encore six matchs officiels supplémentaires » souligne-t-il. « La Libye avait gagné le match aller contre le Rwanda et ils ont explosé au match retour (3-0, ndlr) donc, quoiqu’il arrive, ça se jouera le samedi 2 août à Kigali. On sait que ça va être compliqué » conclut-il.

Même constat pour Didier Ollé-Nicolle : « Ça s’annonce difficile, mais ce sera difficile pour le Malawi aussi. Tous les matchs sont difficiles. Difficile aussi parce qu’on est en période de préparation. Les joueurs sortent d’une saison. Ils vont en commencer une nouvelle. Donc on n’est pas prêt, bien sûr, sur le plan athlétique ». Mais il ne faut pas chercher d'excuse, tempère le technicien français, parce que ce sera exactement la même chose pour l’équipe du Malawi qui est confrontée aux mêmes difficultés ».

Battu ce samedi 2-0 à Kampala contre l’Ouganda, le sélectionneur de la Mauritanie, Patrice Neveu, joint au téléphone par Hugo Moissonnier, résumait bien le caractère ubuesque de la situation . « J’ai dû composer avec l’effectif que j’avais à ma disposition. Certains clubs n’ont pas libéré leurs joueurs et j’ai dû faire avec des locaux qui ont donné le maximum ». « Ce soir, regrettait-il, j’ai cinq joueurs qui repartent dans leurs clubs en France. Je ne sais pas si je les aurais pour le match retour mais je pense que ce sera extrêmement difficile ». Pas évident, le job de sélectionneur, dans de telles conditions...

 

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