Islam Slimani, la force tranquille des Fennecs

Lundi 30 juin, contre l’Allemagne, pour le premier huitième de finale de l’Algérie dans un Mondial, Islam Slimani sera très attendu. Le double buteur des Fennecs au Brésil est devenu très rapidement le héros de tout un peuple. Pourtant, il y a quatre ans, il jouait en troisième division algérienne.

De notre envoyé spécial à Sorocaba,

Quand il parle en français, son accent ne trompe pas. Islam Slimani fait bien partie des sept joueurs algériens nés au pays. Sur les vingt-trois du groupe, la majorité a vu le jour en France.

Un des rares Fennecs formés en Algérie

Islam Slimani est donc un pur produit de la formation algérienne. Un parcours exceptionnel. Il y a quatre ans, il jouait en troisième division. Slimani a débuté sa carrière avec la JSM Chéraga, où il a inscrit 18 buts en 20 matches. Un tel rendement a poussé le CR Belouizdad à l'engager en mai 2009. En quatre saisons dans le club algérois, Slimani a réussi à emmener son équipe en finale de la Coupe d'Algérie 2012.

Aujourd’hui, le voilà double buteur avec les Fennecs au Brésil. Et il va participer à ce huitième de finale historique face aux Allemands. La revanche de 1982. « Ce n'est pas la même chose. A l'époque c'était un match de poule », précise-t-il. Auparavant, il avait été élu l’homme du match contre la Corée du Sud et contre la Russie. Slimani restera comme celui qui a propulsé les Fennecs au second tour. Une égalisation à la 60e minute face aux Russes a donné le tournis au public présent dans le stade de Curitiba et aux millions de téléspectateurs algériens. « La star, pour moi, c’est Slimani », a balancé Ali Benarbia, élu meilleur joueur algérien en 2002, sur les antennes de RMC en France.

Islam Slimani égale désormais le record de Salah Assad, auteur de deux buts dans une phase finale d’un Mondial, en 1982 en Espagne. Depuis son arrivée dans la sélection nationale, en mai 2012, Slimani marque au moins un but par match. Lors de sa première cape avec les Verts, une recontre amicale contre le Niger, il était entré en cours de jeu et avait scoré. « Il était déjà très bon », nous raconte Asma Halimi, journaliste algérienne, qui connaît sa carrière sur le bout des doigts.

La confiance du coach Vahid

« Vous savez, on peut se tromper sur un défenseur, mais rarement sur un attaquant. Moi, je l’avais découvert en regardant le championnat d’Algérie et je l’avais tout de suite remarqué. Personne ne m’avait conseillé, ni demandé de le prendre », nous racontait en juin 2013 le sélectionneur algérien, Vahid Halilhodzic. L’ancien entraîneur du Paris-Saint-Germain ne s’était effectivement pas trompé. « Il a beaucoup travaillé et beaucoup progressé, même s'il doit encore s'améliorer techniquement et tactiquement. Ce n’est pas Falcao ou Didier Drogba, mais il a une générosité que j’apprécie », avait-il ajouté.

« Vahid Halilhodzic a énormément apporté de choses à l’Algérie. Il m’a aussi donné de la confiance et c’est important pour un joueur », explique Slimani. Entre les deux hommes, le courant est très vite passé. « Il faut croire aux joueurs locaux », avoue l'attaquant. Pourtant, lors de la CAN 2013 en Afrique du Sud, l’Algérie est sortie au premier tour et Slimani, très critiqué, n’a jamais trouvé le chemin des filets en trois matches.

Une chance unique...

« Avant le Mondial, on espérait une qualification au deuxième tour et c’était notre objectif. On a écrit l’histoire et j’espère que l’on ne va pas s’arrêter là », raconte l’ancien joueur du CR Belouizdad. Et pourquoi ne pas marquer un troisième but lors de cette Coupe du monde ? « On espère faire durer le plaisir », dit-il en souriant, alors qu’un journaliste allemand a bien du mal à lui faire dire un mot sur la Mannschaft et sa ribambelle de stars. « L’Allemagne, c’est une des meilleures équipes du monde qui est souvent dans le dernier carré », lâche tout de même Slimani.

« Pour nous, ce huitième de finale est unique. Souvent, on ne peut jouer qu’une seule Coupe du monde dans sa carrière. » L’attaquant du Sporting Lisbonne est né sous une bonne étoile. Pourtant, depuis le début de la compétition, Islam Slimani a bien du mal à mettre en avant ses exploits. Il ramène toujours son travail à l’équipe d’Algérie. Le collectif, c’est son leitmotiv.

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