RFI : Vous allez affronter le Rwanda dimanche prochain. Comment peut-on décrire le jeu de cette équipe ? Quelle sera la clef pour réussir une nouvelle performance ?
Vahid Halilhodzic : Comme la plupart des équipes africaines, le Rwanda joue un football très généreux, avec des jeunes qui sont fanatiques dans la récupération du ballon et peuvent parfois faire preuve de naïveté (sourire). Ce sera donc un match encore plus difficile que celui contre le Bénin. Et c’est un challenge pour mes joueurs. L’équipe d’Algérie n’a jamais gagné deux fois de suite à l’extérieur. Si on l’emporte, nous aurons fait un grand pas vers la qualification pour ce Mondial. J’ai visionné le dernier match du Rwanda contre le Mali et je peux dire qu’ils ont largement mérité ce nul. Même avec une expulsion à trente minutes de la fin, le Mali, qui a dominé, n’a pas réussi à les faire plier. Lors de notre précédente rencontre, nous les avions battus et j’ai entendu dire qu’ils avaient du mal à accepter cette défaite.
Si vous qualifiez les Fennecs pour leur quatrième Coupe du Monde, vous allez devenir une icône en Algérie...
Vous savez, j’ai participé à la Coupe du monde en tant que joueur en 1982, ensuite, j’ai qualifié la Côte d’Ivoire comme entraîneur, sans pouvoir y aller. C’est pour cela que j’ai accepté ce challenge. Je crois que l’Algérie, c’est l'un des projets les plus difficiles de ma carrière d’entraîneur et je suis investi à fond. Faire plaisir aux supporters de l’équipe algérienne, des gens passionnés de football et qui soutiennent à fond leur équipe, me rendrait très heureux. Je ne dis pas que cela ne me flatterait pas d'être populaire en Algérie, mais je ne suis pas venu pour ça. Ce qui m’a amené à continuer avec l’Algérie, même après cet échec à la CAN, c'est la confiance renouvellée des supporters Algériens, mais aussi leur respect à mon égard : jamais dans la rue, un supporter n’a eu un mot déplacé à mon encontre. Je crois que j’ai une obligation morale vis-à-vis de ces gens et je ne dois pas les décevoir.
Vous étiez très blessé après la CAN ?
Oui. Nous avions énormément travaillé et nous étions parti en Afrique du Sud avec l’espoir de faire un beau parcours. Je crois même que nous n’avions pas eu de chance. Le dernier match contre la Côte d’Ivoire, on mène 2 à 0 et on rate un penalty et des occasions contre une des meilleures équipes du continent. Et finalement ils finissent par revenir au score et égaliser. Avec un peu de chance, et je ne parle pas de l’arbitrage, on aurait pu aller plus loin. La semaine dernière nous avons joué contre le Burkina Faso, finaliste de la CAN et nous les avons battus (2-0). Le jeu de l’équipe algérienne est désormais offensif et avec un bon attaquant, nous devons désormais réussir.
Sous votre ère, est-ce que l’on reverra Ryad Boudebouz avec le maillot des Fennecs ?
La porte n’est fermée pour personne. Je veux juste que l’on se comporte bien et que l’on respecte le règlement de l’équipe. Ryad Boudebouz est le bienvenu.