La championne d’Afrique en crise : Hervé Renard au bord du divorce avec la sélection zambienne

Rien ne va plus entre Hervé Renard et les dirigeants du football zambien après la « déroute » de la Zambie au Soudan. La championne de la CAN en titre a été défaite 2-0 le week-end dernier lors de son premier match des éliminatoires du Mondial 2014. L'entraîneur français menace de claquer la porte dans une interview dans les colonnes du quotidien français l'Equipe ce 6 juin.

Après la fête, le désenchantement. Ce qui est en train d’arriver à l’équipe victorieuse de la CAN 2012 n’est pas très beau à voir. Non seulement la Zambie a enchaîné après son titre, avec une défaite au Soudan 2-0 qui risque de compromettre sa qualification au Mondial 2014, mais le divorce semble consommé entre le sélectionneur français Hervé Renard, et les plus hautes autorités du football zambien. Celui qui est encore considéré comme un héros national déballe tout sur la place publique ; comme pour provoquer un électrochoc national, juste avant le match crucial contre le Ghana, la dernière chance pour la Zambie d’espérer une place au Mondial du Brésil. Dans les colonnes du quotidien sportif français l’Equipe, Hervé Renard n’y va pas avec le dos de la cuillère, ce mercredi 6 juin.

Les reproches

A entendre le sélectionneur français de la Zambie, la piètre prestation de son équipe au Soudan ne doit pas être une surprise. Elle est la conséquence logique des conditions difficiles dans lesquelles la fédération a mis son équipe sans que le gouvernement zambien réagisse. Ainsi, explique Hervé Renard, à 48 heures du match, les autorités lui ont refusé un charter privé. Lui et son équipe ont dû passer 15 heures précieuses dans les transports pour se rendre à Khartoum, la capitale du Soudan. Avant même ce déplacement, il n’a pas pu, selon lui, entraîner son équipe comme il faut. Hervé Renard dit qu’il avait demandé un lieu de préparation dont le climat soit semblable à celui de Khartoum (37 °C le soir du match), mais c’est à Johannesburg où il fait beaucoup plus frais (entre 15 et 20 °C ) qu’il a dû entrainer ses hommes.

Les regrets

Les griefs d’ordre beaucoup plus personnel occupent aussi une grande partie des reproches que formule le sélectionneur de la Zambie. Des plus sérieuses, du genre « je n’ai pas été payé depuis six mois », aux plus « capricieuses » quand il affirme : « on me met en classe éco », alors que « il était écrit sur le contrat que je voyageais en classe affaires », rappelle Hervé Renard. Tout en ajoutant : « je m’en moque, c’est simplement le problème de la parole donnée ». Mais là où visiblement, Hervé Renard ne se moque pas, c’est d’avoir fait incontestablement le mauvais choix de rester en Zambie après la victoire à la CAN, alors qu’il avait des offres un peu partout en Afrique. Elles ne sont peut-être plus d’actualité. « C’est la vie, ça me servira de leçon. Après une victoire comme la CAN, il aurait peut-être mieux valu que je parte au sommet », avoue un peu dépité aujourd’hui le sélectionneur français de la Zambie.

Les menaces

S’il est resté en Zambie, c’est que Hervé Renard ne voulait pas, dit-il, abandonner ses hommes après ce qu’ils ont vécu ensemble. « J’avais le projet d’aller en Coupe du monde avec mon groupe, mais il y a un incroyable manque de considération, de respect aujourd’hui », dénonce-t-il le comportement des dirigeants du football zambien. Et de lancer son ultimatum : « Trop, c’est trop : si rien n’est réglé avant la fin du mois de juin, je m’en vais, c’est si simple que cela », indique Hervé Renard à l’adresse de la Fédération de Zambie de football. Les images de la foule aux couleurs des Chipolopolos qui l’accueillait en héros de retour de la CAN 2012 en février dernier, trottent pourtant encore dans sa tête. Et certainement pour très longtemps encore, même s’il est conscient de la réelle valeur du succès à la CAN : « Nous n’avions pas la meilleure équipe d’Afrique, nous avons eu la meilleure équipe sur un tournoi ». La Zambie d’Hervé Renard est aujourd’hui la sixième nation dans le classement Fifa du football africain.
 

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