RFI : Younes Belhanda, le titre de champion de France, y croyez-vous ?
Younes Belhanda : J’y crois dur comme fer ! On a notre destin en mains à une journée de la fin de la saison. On a trois points d’avance sur le Paris Saint-Germain. […] Même sans moi (Younes Belhanda est suspendu trois matches), l’équipe tourne bien. Ce dimanche (20 mai), on sera tous à Auxerre. Je ferai le déplacement pour encourager mes coéquipiers du mieux que je peux. Je suis un grand compétiteur et ce titre de champion, je le veux comme tout le monde, ici.
RFI : Si on vous avez dit que Montpellier serait à deux doigts du titre de champion de France à une journée de la fin, l’auriez-vous cru ?
Younes Belhanda : On aurait signé direct ! Ce n’est pas encore gagné, il nous reste un match à Auxerre. Mais dans tous les cas, on a fait une excellente saison et on est qualifié pour la Ligue des champions. Je ne peux pas vous décrire la joie qu’on ressent. On n’est pas encore champions mais si on l’est… Je ne sais pas comment on va réagir. Ce titre, on peut presque le toucher mais on n’y croit pas totalement encore. […] C’est vrai que tout le monde y croit à Montpellier. La fête après notre victoire face à Lille (1-0), c’est un avant-goût de ce qui nous attend, j’espère.
RFI : Votre avenir est-il toujours à Montpellier ?
Younes Belhanda : Je ne peux pas prédire l’avenir. On m’a demandé de donner le pourcentage de chance que je reste à Montpellier et j’ai répondu 60%. […] (En cas de départ), j’aime des équipes dans tous les championnats mais je suis encore à Montpellier et je vis au jour le jour.
RFI : Est-ce vrai que vous avez visité les installations de l’Inter Milan ?
Younes Belhanda : Pas du tout. C’est faux…
RFI : A la fin du match face à Lille, la sono du stade de la Mosson a joué la musique de la Ligue des champions. Cette petite musique vous donne-t-elle envie de rester à Montpellier la saison prochaine ?
Younes Belhanda : C’est vrai que ça fait rêver la Ligue des champions. Personne à Montpellier n’y a participé sauf Geoffrey Dernis, je crois. Si j’oublie d’autres anciens du club, j’en suis désolé. Mais pour nous qui sommes issus du centre de formation de Montpellier, jouer une Ligue des champions avec notre club formateur, ce serait un aboutissement, la cerise sur le gâteau.
RFI : Vous venez de remporter le Prix RFI / France 24 qui désigne le meilleur joueur africain de Ligue 1. Ce trophée récompense votre choix d'avoir opté pour le Maroc plutôt que pour la France. Avez-vous été blessé par la polémique sur les joueurs nés et formés en France mais qui choisissent une sélection africaine ?
Younes Belhanda : Pas blessé, non. Je ne comprends pas tout mais je comprends ce que certaines personnes ont voulu dire. C’est vrai qu’on est nés en France et qu’on a suivi la formation française. Donc, certains considèrent qu’on aurait dû jouer pour l’équipe de France. Mais le Maroc a fait appel à moi à un moment donné. Pas la France. J’ai décidé de jouer pour le Maroc. Les gens doivent respecter mon choix. Après, les joueurs ne peuvent pas empêcher les polémiques.
RFI : Vous êtes le deuxième Franco-Marocain élu meilleur joueur africain de Ligue 1 après Marouane Chamakh.
Younes Belhanda : Je voyais Marouane jouer alors que j’étais encore au centre de formation. Il était déjà l’idole de tous les Marocains. Lui succéder, c’est fort. Suivre ses pas, ça me fait très plaisir.
Propos recueillis par Alejandro Valente et D. Kalfa lors de la remise du Prix Marc-Vivien Foé