Michel Dussuyer : « passer le premier tour »

Arrivé à la tête de la Guinée, il y a dix huit mois, Michel Dussuyer a réussi l’exploit d’éliminer le Nigéria en qualifiant son équipe pour la CAN 2012, co-organisée par le Gabon et la Guinée Equatoriale. Selon le Français, cette belle performance ne doit, cependant, pas masquer tout le chemin qu’il reste à parcourir. Ayant hérité du Ghana, du Mali et du Botswana, le Sily National sait qu'il doit être à 100% pour espérer atteindre les quarts de finale.

RFI : Comment se déroule votre préparation de la CAN ?
Michel Dussuyer : Nous avons commencé notre travail en Guinée avec un premier groupe de quinze joueurs. Nous avons pu les récupérer avec l’accord des clubs car ils reprenaient la compétition un peu plus tardivement. Nous sommes au complet depuis lundi 09 janvier. Nous poursuivons actuellement notre préparation sur Abidjan.

RFI : Certains éléments au sein de votre effectif sont en méforme ou non titulaires dans leurs clubs. Cela vous inquiète t il ?
Michel Dussuyer : J’aurais aimé que les garçons soient titulaires dans leurs clubs, et qu’ils aient un maximum de temps de jeu. On doit composer avec la réalité du moment. Nous devons faire en sorte, pendant le stage de préparation, de faire travailler les joueurs, le plus et le mieux possible.

RFI : Quel est état d’esprit de ce groupe ?
Michel Dussuyer : Il vit bien. Cela fait un an et demi que l’on travaille ensemble. Nous avons essayé de dégager une dynamique en obtenant quelques automatismes sur notre animation défensive et offensive. Mais il y a un problème quand une sélection est composée de joueurs expatriés. Nous ne les avons pas souvent à disposition. On essaie d’utiliser au maximum le temps qui nous est donné. On a quelques bases sur lesquelles on peut désormais s'appuyer et prendre confiance. On sait qu’il nous reste encore beaucoup de chemin à faire.

RFI : Vous êtes à la tête de cette sélection depuis 18 mois. Est ce une surprise de voir Sily National à cette CAN alors que le Nigeria faisait office de grand favori pour la qualification?
Michel Dussuyer : C’est une belle performance de finir devant le Nigeria. On le mesure pleinement. Nous sommes totalement satisfaits de notre parcours. Dans la perspective de cette phase finale, on doit continuer à rehausser notre niveau de jeu. Nous sommes dans une poule qui n’est pas facile. Notre objectif sera de sortie de ce groupe. On aura fort à faire avec le Ghana et le Mali. Il ne faudra pas négliger cette équipe du Botswana qui a été la révélation de ces éliminatoires.

RFI : Vous parliez de la performance face au Nigeria. Quel impact à eu cette victoire finale ?
Michel Dussuyer : Les Guinéens étaient contents et fiers de leur équipe. Cella appartient désormais au  passé. On se projette sur la compétition à venir.

RFI : Pensez-vous jouer sur ce levier pour motiver vos troupes ?
Michel Dussuyer : Bien entendu. Nous savons, cependant, que nous n’avons pas le potentiel, en termes d’individualités, du Mali et du Ghana. Mais sur un match, on peut inquiéter tout le monde. A condition d’être totalement investis.

RFI : Grâce à cet exploit les ambitions de la Guinée peuvent elles grandir ?
Michel Dussuyer : La confiance est très bien pour le groupe. La suffisance est une moins bonne chose. Il faut qu’on trouve un équilibre entre les deux. Après notre qualification, nous avons été un peu douchés par la défaite (4-1), en amical, contre le Sénégal. Elle a permis de remettre les pendules à l’heure.

RFI : Quelles sont les objectifs de la Guinée dans ce tournoi ?
Michel Dussuyer : Aller le plus loin. L’objectif premier est de passer le premier tour. Ce ne sera pas chose aisée. Une phase finale se joue au mental et au physique. Lors des éditions 2004, 2006 et 2008, la Guinée s’est toujours qualifiée pour les quarts de finale.

Propos recueillis par Nasser Mabrouk
 

 

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