Il suffit parfois d’un rien pour passer d’un souvenir impérissable à un souvenir au gout amer. En touchant la transversale à la 121e minute de Ghana-Uruguay, Asamoah Gyan a manqué l’occasion de faire entrer son pays dans la légende du football mondial et africain. L’attaquant ghanéen a expédié le ballon sur la barre avant que Mensah puis Adiyiah ne ratent leurs tentatives lors d’une séance de tirs au but remportée 4-2 par l’Uruguay.
Les quarts de finale : seuil d’incompétence
Jamais une équipe du continent n’avait dépassé les quarts de finale d’une Coupe du monde de football. En 1990, les Lions indomptables du Cameroun s’étaient cassés les dents sur des Anglais malins, qualifiés grâce à deux penalties de Gary Lineker (3-2 après prolongation). En 2002, les Lions de la Teranga sénégalais avaient cédé 1-0 face à une Turquie à leur portée.
En 2010, le Ghana n’a pas été inférieur à l’Uruguay même si cette dernière a affiché plus de constance et de maîtrise. Les Ghanéens ont même démontré une belle force collective et morale, un réalisme qui les rapproche presque des tous meilleurs. Mais presque, seulement.
Un bilan africain en pointillés
Forcément, le bilan général des équipes africaines pâti de cette non-qualification dans le dernier carré. Pour la première fois, la Coupe du monde était organisée sur le sol africain. Et pour la première fois, le continent disposait, par conséquent, de six représentants en phase finale. Pourtant, le résultat global est le même depuis 1986 : à chaque édition, une seule sélection africaine parvient à franchir le premier tour.
En 2006, c’était déjà le Ghana. A Accra, la tristesse prédomine ce 2 juillet. Mais les raisons de se réjouir sont là et se résument en un fait. Les Black Stars affichaient la moyenne d’âge la moins élevée de ce Mondial 2010 avec 24 ans et 9 mois. Dans quatre ans, au Brésil, la génération championne du monde juniors 2009 sera aguerrie. Avec ces Etoiles noires, le futur du football ghanéen et africain n’est plus conditionnel mais assuré.