Les Pays-Bas se méfient d'eux-mêmes avant d'affronter la Slovaquie

Habitués aux départs en trombe en Coupe du monde, les Pays-Bas ne voulaient pas prendre la Slovaquie à la légère à la veille d’un huitième de finale inédit. La présence d’Arjen Robben dans le onze de départ néerlandais n’était pas certaine à vingt-quatre heures du coup d’envoi (lundi 28 juin à 14h00TU).

de notre envoyé spécial à Durban 

Bert Van Marwijk ne rigole pas. Même quand le reporter d’une émission enfantine lui demande d’envoyer un petit message sympa aux jeunes téléspectateurs néerlandais, le sélectionneur des Pays-Bas reste impassible en conférence de presse. Son équipe est la seule avec l’Argentine à avoir fait carton plein durant la phase de poule (3 victoires) mais la prestation des Oranjes face au Cameroun (2-1) a déplu à l’ex-entraîneur de Feyenoord et de Dortmund.

Robben encore sur le banc ?

« Autant nous avions bien contrôlé les deux premiers matchs face à au Danemark et au Japon, autant je trouve que nous avons eu des périodes de flottement face au Cameroun. Je pense que nous pouvons bien mieux jouer» estimait-il à la veille du huitième de finale contre la Slovaquie. Les Pays-Bas ne veulent donc pas céder à l’autosatisfaction avant d’affronter les bourreaux de l'Italie et c’est sans doute la bonne attitude. Lors de l’Euro 2008, l’équipe alors dirigée par Marco Van Basten avait survolé son groupe (Italie, France, Roumanie) avant d’échouer face aux Russes en quarts, au terme d’un match de toute beauté (3-1 a.p.).

« La Slovaquie est une équipe compacte et stricte. Ils ont souffert face à un Paraguay très agressif mais ont su être efficace contre l’Italie quand il y a eu plus d'espace » a rappelé Van Marwijk. Preuve que la patrie n’est pas forcément en danger, il envisage quand même de se priver à nouveau d’Arjen Robben, blessé en match de préparation, pour débuter la rencontre. « Arjen ne se sent pas encore tout à fait à l’aise. Je déciderai avec lui au dernier moment » a-t-il expliqué.

Le joueur du Bayern avait pourtant paru bien en jambes quand il était entré à 20 mn de la fin face au Cameroun mais le staff ne veut sans doute prendre aucun risque alors que se profile un quart de finale possible face au vainqueur du duel Brésil-Chili. Ou peut-être est-ce tout simplement de l’intox, d’autant que Rafael Van der Vaart, le remplaçant de Robben, s’est plaint de crampes lors de l’entraînement de dimanche.
 
Décontraction slovaque

A l’image de leur entraîneur Vladimir Weiss, les Slovaques s’affichent, eux, en toute décontraction. Membre de l’équipe tchèque quart de finaliste de la Coupe du monde en 1990, le plus jeune sélectionneur du Mondial 2010 sait que son équipe n’a rien à perdre dans cette confrontation. « Je sais que c’est un cliché, mais tout est possible en football. Et contrairement aux Pays-Bas nous n'aurons pas la pression » s'est-il réjoui en conférence de presse, tout heureux d’apprendre que 4000 supporters slovaques avaient fait le déplacement jusqu’à Durban. « La présence ou non de Robben change forcément la donne car c’est un des meilleurs joueurs du monde et les Pays-Bas ne jouent pas de la même façon quand il est là » a-t il admis.

Pour créer l’exploit, les Slovaques s’appuieront sur leur colonne vertébrale Martin Skrtl-Marek Hamsik-Robert Vittek. Le premier qui, joue à Liverpool, a l’habitude de trouver le Gunner Robin Van Persie sur sa route. Le second – capitaine de la sélection à 22 ans – est l’une des étoiles montantes du football européen (12 buts en Serie A avec Naples). Et le troisième est en confiance avec déjà trois buts à son actif dans ce Mondial, dont un doublé contre l'Italie. Seuls nuages dans le ciel slovaque : l’incertitude concernant le défenseur central Jan Durica et l’absence du milieu défensif Zdenko Strba qui est suspendu.

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