de l’un de nos envoyés spéciaux en Afrique du Sud
On ne les attendait pas forcément là mais les Uruguayens sont devenus, samedi 25 juin à Port Elizabeth, la première sélection à s’inviter dans la grand huit mondial. Mieux, Diego Forlan et ses coéquipiers auront leurs chances d’atteindre le dernier carré, vendredi 2 juillet à Johannesburg, face au vainqueur de l’autre huitième de finale de leur partie tableau, le Ghana, vainqueur des Etats-Unis 2-1 (a.p.) à Rustenburg.
Débuts en fanfare
Il n’y a pas eu de round dans cette rencontre jouée dans l’esprit et qui a vu les Coréens se montrer les premiers dangereux sur un coup franc, la spécialité maison. Park Chu-Young s’en chargeait à 25 m côté gauche et son tir était repoussé par le poteau droit d’un Fernando Muslera, archi-battu (5e). Passé ce coup de semonce, les Uruguayens allaient ouvrir la marque sur leur première occasion.
Forlan héritait d’un ballon presque anodin sur le flanc gauche. Après avoir éliminé son défenseur, l’attaquant de l’Atletico Madrid adressait un centre au deuxième poteau qui surprenait complètement la défense sud coréenne et surtout son gardien, Jung Sung-ryong trop passif et trop lent à la détente. Trop content de l’aubaine, Luis Suarez n’avait plus qu’à glisser le ballon dans le but vide, dans le,petit filet oppose. 1-0 pour l’Uruguay (9e). La légendaire discipline asiatique avait été prise en défaut.
Les Sud-coréens mettaient du temps à se remettre de ce but précoce mais, peu à peu, ils prenaient le match à leur compte. Arrivé à la demi-heure de jeu, ils avaient pris le contrôle du jeu, à défaut d’être revenus au score. Omniprésents, l’attaquant de Monaco Park Ju-Young et le latéral droit de Fribourg Cha Du-Ri étaient les plus en vue et malmenaient une défense sud-américaine de plus en plus mal à l'aise.
La Corée frôlait pourtant la catastrophe lorsque Maximiliano Pareira réalisait un sombrero dans la surface aux dépens de Kim Sung-Yueng. Le défenseur coréen bloquait le ballon du bras mais l’arbitre ne bronchait pas alors qu’il y avait penalty (43e), on était passé près du 2-0 alors que la pluie redoublait d'intensité sur la pelouse.
En début de deuxième mi-temps, les Coréens reprenaient l'initiative du jeu avec toujours Park Ji-Young et Cha Du-Ri, comme principaux animateurs. A force d’essayer, les hommes de Hu Jung-Moo étaient récompensés. Suite à un nouveau coup franc de Park, Victorino dégageait mal le ballon de la tête et Lee Chung-Young plaçait la sienne pour obtenir une égalisation méritée (68e), le premier but encaissé par l’Uruguay dans la compétition.
Doublé pour Suarez
Les Coréens avaient alors le vent en poupe face à des Uruguayens usés physiquement. Mais au lieu de donner un dernier coup de rein pour s'imposer dans le temps règlementaire, les demi-finalistes 2002 laissaient les Sud-américains revenir dans le match. Fatale erreur. Après un corner tiré de la droite par Forlan, Suarez éliminait deux défenseurs d’un crochet extérieur dans la surface et enroulait sa frappe à la perfection pour marquer, poteau rentrant, son deuxième but du match, son troisième dans ce Mondial (80e).
Park et ses coéquipiers se créaient bien une dernière occasion par Lee Dong-Gook dont la frappe était freinée par Muslera et dégagée sur la ligne par Diego Lugano (87e) mais c'était trop tard. Pour la première fois depuis 1970, l’Uruguay est en quart de finale et redevient une puissance du football. Qui l’aurait cru de la part d’un barragiste de la zone Amsud, qualifié peniblement face au modeste Costa Rica, il y a six mois (1-0, 1-1) ?