RFI : Dans quelles dispositions êtes-vous à l’heure actuelle dans la sélection camerounaise ?
Stéphane Mbia : On a tous le moral très bas. Il va falloir sauver l’honneur du pays, c'est-à-dire gagner le prochain match qui ne sera pas tout à fait facile.
Qu’est-ce que vous vous êtes dit entre vous après la défaite contre le Danemark ?
On n’a que des regrets. On est tous très très déçus des deux résultats. Malgré le fait qu’on a tout donné contre le Danemark, on a perdu, on est éliminé. Il faut essayer de repartir de l’avant. L’honneur du Cameroun est en jeu, il faut rentrer au maximum avec trois points.
Les raisons de l’échec ?
Il faut oublier, c’est du passé. Il faut juste aborder le match de jeudi qui est très important.
Il y a de la déception mais y a-t-il aussi de la rancœur ?
Il y a de tout, il y a de la haine. Parce qu’on n’a pas le droit de passer à côté d’un événement comme ça. La Coupe du monde, c’est seulement tous les quatre ans.
Il y a de la haine envers qui ?
De la haine envers soi-même. On se regarde dans la glace et on se dit : voilà... Mais on ne va pas se prendre la tête avec ça. Je le redis, on va se pencher sur le match de jeudi.
C’est difficile de se motiver quand on est la première équipe officiellement éliminée de la Coupe du monde ?
Non, il y a de l’enjeu. On a notre honneur. On est des professionnels. On est des joueurs de haut niveau. On va essayer de relever la tête et de bien aborder ce match.
Le troisième match, à quoi sert-il ? Est-ce qu’il doit être une récompense pour ceux qui ont joué pour le Cameroun depuis des années et qui vont arrêter après la Coupe du monde. Ou bien est-ce un match pour lancer la relève ?
Ce match va servir à tout faire pour que le drapeau du Cameroun soit hissé le plus haut possible. Cela passe par une victoire contre les Pays-Bas même si ça ne sera pas facile. Cela passe aussi par le coach. C’est un match très important à jouer et pour ça, il faut mettre les meilleurs sur le terrain. Il faut gagner pour sauver l’honneur du Cameroun.
Cela pourrait être le dernier match de Paul Le Guen ?
Non, je ne pense pas. Le coach a fait tout ce qu’il avait à faire. Contre le Danemark il a mis l’équipe qu’on souhaitait. On a juste manqué de chance, on n’a pas eu la chance de marquer, tout simplement (Ndlr : le Cameroun a perdu 2-1 après avoir mené 1-0). Le coach, il est bien, c’est quelqu’un de droit. Après, c’est aux dirigeants camerounais de voir si il reste ou pas. Mais je trouve qu’il a fait son boulot. Moi, j’aimerais qu’il reste à la tête de la sélection parce que, maintenant, il sait comment ça se passe, comment on vit les choses, comment on fonctionne.
Qu’est-ce qu’il n’avait pas compris ?
C’est difficile à expliquer. Mais je pense qu’il a compris, voilà ! Il a eu un moment d’oubli mais il sait très bien comment ça fonctionne au Cameroun. Tactiquement et au niveau de la gestion humaine, il a fait très bien son boulot. Lui pourrait sans doute vous expliquer
Cela s’est joué avant le match contre le Japon ?
Le match contre le Japon, c’est vrai que, comme il l’a dit, on l’a abordé trop timidement. On n’a pas su saisir notre chance. Après, on a changé certaines choses contre le Danemark. On a fait un très très bon match mais on n'était pas en réussite.
Il y a une grande différence entre la vie en club et la vie en sélection ?
C’est différent car, en sélection, il y a plusieurs choix, il y a la politique et tout ça, c’est vraiment difficile. Surtout en Afrique. La sélection, c’est plus fatigant pour les nerfs qu’être en club mais on est très content d’être en sélection. C’est un honneur.
C’est l’union sacrée dans le groupe ou bien il y a des tensions ?
Non on est tous conscients de l’échec mais on le vit très bien car c’est de bon augure pour la suite. Il faut savoir qu’il y a la CAN 2012 et la Coupe du monde 2014. Mais c’est vrai que ça fait très mal. Je ne suis pas le seul. On voulait tous faire une très bonne Coupe du monde. On va mieux préparer les prochaines échéances.
Mais pourquoi la mayonnaise n’a-t-elle pas pris avec cette équipe ?
Parce qu’il n’y avait pas un bon esprit, il n’y avait pas de vérité avant le premier match. Ce sont des problèmes à résoudre dans les jours et dans les mois à venir.
Jouer arrière droit, comment cela s’est passé pour vous ?
Un peu mal. J’avais le sentiment que je pouvais apporter plus. On est éliminé et je suis plutôt dégoûté et énervé aussi.