La Confrérie des Frères musulmans en Egypte est extrêmement active sur le net que ce soit sur les sites, sur les blogs et surtout sur les réseaux sociaux. Cette activité est montée en flèche ces derniers jours parce que la Confrérie n’a pratiquement plus d’autres médias. Si l’on exclut al-Jazira qui a consacré une chaîne spéciale à l’Egypte, les Frères musulmans n’ont plus de télés.
Avec la destitution du président Mohamed Morsi en juillet, il ont perdu une vingtaine de chaînes étatiques. Six chaînes privées qui leur appartenaient directement ou indirectement ont aussi été fermées pour « incitation à la haine et à la violence ». Il leur restait le quotidien al-Horia Wa Al-Adala mais il vient d’être interdit il y a quelques jours quand le gouvernement a décrété la Confrérie des Frères musulmans « organisation terroriste ».
La Turquie, base arrière des Frères musulmans
Il y a d’abord les agences d’informations comme le site RASD qui fonctionne à partir de la Turquie. RASD se consacre presque totalement à la couverture des manifestations des Frères musulmans et à la dénonciation du gouvernement soutenu par les militaires. Le site a notamment mis en ligne des enregistrements où le général al-Sissi, ministre de la Défense, aurait rêvé qu’il serait président.
Mais il y a surtout les pages Facebook. La dernière en date est celle des étudiants de l’université islamique d’al-Azhar. Elle publie entre autres, les photos de journalistes accusés d’être des agents du régime. D’autres pages publient photos, noms et adresses de policiers en charge du dossier islamiste.
Difficile de dire si le message des Frères musulmans véhiculé par le net passe bien, à défaut d’instrument de mesure. La seule indication dont on dispose est un sondage effectué par un institut indépendant selon lequel 70% des Egyptiens ne veulent pas le retour des Frères musulmans dans la vie politique. Un sondage qui a été confirmé par les élections du syndicat des médecins où les Frères musulmans ont été balayés.
Les adversaires de la Confrérie ont eux aussi des pages Facebook qui multiplient les attaques contre la Confrérie. Les sarcasmes, avec dessins et photomontages, tiennent la vedette. Mais il y a aussi la police du net dont la tâche consiste, pour le moment, à créer une banque de données sur les usagers Frères musulmans.
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