C'est une lettre à laquelle aucun des 135 000 salariés d'Airbus ne s'attendait. L'avionneur avait retrouvé en janvier sa place de numéro un mondial. L'entreprise envisage des réductions d'emploi potentiellement plus importantes que prévu. La branche « défense et espace » de l'entreprise avait déjà annoncé en février un plan de suppression de postes.
Le trafic aérien mondial ne retrouvera pas son niveau d'avant la pandémie de coronavirus avant deux à trois ans, a prédit David Calhoun, le patron de Boeing. Et depuis la mise en place des mesures de confinement, le groupe Airbus perd de l'argent à une vitesse inédite, écrit Guillaume Faury, le président exécutif d'Airbus. Les compagnies aériennes sont en difficulté et les livraisons d'avions ont cessé net.
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Dès le début de la crise, Airbus a décidé de mettre en place le chômage partiel pour ses 3000 salariés en France. Ce dispositif permet à l'entreprise, grâce à l'aide de l'Etat, de verser à un employé 84% de son salaire net. Cela représente une certaine baisse de rémunération pour la personne concernée, mais en revanche cela lui évite le chômage.
Et bien cet effort pourrait s'avérer insuffisant pour Airbus, si l'on croit son président exécutif. « Il se peut que nous devions prévoir des mesures supplémentaires », écrit Guillaume Faury dans sa lettre. Le syndicat FO, majoritaire dans l'entreprise, a d'ores et déjà mis en garde contre des licenciements secs.
Dans quelques jours, l'avionneur devrait présenter ses résultats du premier trimestre de cette année. Sans surprise, les chiffres pourraient s'avérer décevants. Déjà lundi soir, à la Bourse de Paris, l’action Airbus a reculé de 3,36 % à quelques minutes de la clôture, signant l’une des plus fortes baisses du CAC 40.