John Kerry de nouveau au Proche-Orient dans un contexte tendu

Le secrétaire d’Etat américain est attendu, ce mercredi soir, 1er janvier 2014, au Proche-Orient pour une visite de plusieurs jours au cours de laquelle il doit rencontrer le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Cette 10e visite en neuf mois intervient dans un climat de tension où chaque partie s'accuse de saboter le processus de paix.

Benyamin Netanyahu accuse Mahmoud Abbas d'avoir fêté en héros ceux qu'ils considèrent comme des assassins, les 26 prisonniers palestiniens relâchés de prison dans la nuit de lundi à mardi. « Ce n'est pas comme ça qu'on fait la paix », a déploré le Premier ministre israélien.

De son côté, le président de l'Autorité palestinienne dénonce le « cancer des colonies », en référence à l’annonce attendue du gouvernement israélien de faire construire 1 400 logements supplémentaires dans les colonies.

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Malgré cette ambiance tendue, John Kerry pourrait présenter les grandes lignes d’un accord-cadre, dont on ne sait rien pour l’instant. Voici les questions clés et la position de chaque partie :

La question des colonies et des frontières

Les colonies ne cessent de s'étendre. Il y a aujourd'hui 350 000 colons israéliens en Cisjordanie et 200 000 à Jérusalem-Est. Leur présence est illégale aux yeux de la communauté internationale, car ces colons sont en territoires occupés. L’extension des colonies menace la création même d'un futur Etat palestinien.

Et la grande question est de savoir si, en cas d'accord de paix avec les Palestiniens, les colons vont être évacués, comme l’ont été ceux de la bande de Gaza en 2005 qui, à l'époque, étaient beaucoup moins nombreux, seulement 8 000.

Si certaines colonies restent, il faudra des échanges de territoires, ce qui pose aussi la question des frontières, autre dossier épineux. Les Palestiniens veulent récupérer entièrement les territoires occupés depuis 1967, c'est-à-dire la Cisjordanie, Gaza et Jérusalem-Est, mais Benyamin Netanyahu estime qu'on ne peut revenir aux lignes de 1967.

Le dossier de la sécurité

Les Israéliens voudraient garder un contrôle sécuritaire sur le futur Etat palestinien, notamment une présence militaire dans la vallée du Jourdain, région frontalière de la Jordanie. Mais les Palestiniens ne veulent pas en entendre parler. Le projet d’annexion d’une partie de la vallée du Jourdain, voté dimanche par des ministres israéliens, a été vécu comme une provocation par les Palestiniens.

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Certains proposent la présence d'une force internationale à la place des soldats israéliens dans cette région, mais l'Etat hébreu refuse. Enfin, Israël souhaiterait un Etat palestinien démilitarisé quand Mahmoud Abbas espère une Palestine avec tous les attributs d'une nation.

Le statut de Jérusalem

Les Palestiniens voudraient faire de Jérusalem-Est la capitale de leur futur Etat, cette partie de la ville est considérée par la communauté internationale comme un territoire palestinien occupé. Mais les Israéliens estiment que Jérusalem est leur capitale, une et indivisible. La présence côte à côte des lieux saints juif et musulman rend la situation très compliquée.

Le retour des réfugiés

Il y a enfin la question du retour des réfugiés, 5 millions de personnes descendant des Palestiniens chassés de chez eux lors de la naissance de l'Etat d'Israël en 1948. Les Palestiniens revendiquent toujours le droit au retour de ces personnes. Les Israéliens, qui sont 8 millions, estiment que ce n'est pas possible.

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu réclame d’ailleurs régulièrement que les Palestiniens reconnaissent le caractère juif de l’Etat d’Israël, ce qui empêcherait tout retour des réfugiés.

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