La Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines en antarctique a été créée en 1982 pour mettre en application la Convention qui porte le même nom et dont l’objectif est la conservation des ressources marines vivantes. Les délégués de la commission - qui regroupe 24 Etats auxquels s’ajoute l’Union européenne - se réunissent une fois par an.
La Convention exige que les règles qui gèrent l’industrie de la pêche prennent en compte ses effets sur l’écosystème antarctique. C’est justement la non-observation de ces règles qui a poussé plusieurs pays à proposer à la commission la création d’espaces protégés.
Protéger les écosystèmes
Dans l’océan qui entoure l’Antarctique, la pêche illégale ou non réglementée est en augmentation, en particulier celle de la légine australe – un poisson à forte valeur commerciale -, et par voie de conséquence, le trafic maritime est également en croissance.
Or, dans ces eaux qui abritent une faune et une flore très riches, diversifiées et endémiques – qui n’existent pas ailleurs -, le bon état des écosystèmes est indispensable pour la survie d’espèces comme le manchot empereur, le pétrel antarctique (sortes de mouette) ou encore le phoque de Weddel ; mais aujourd’hui, l’équilibre des écosystèmes est mis en péril par la surpêche.
Créer des zones protégées
Pour répondre à ces menaces, deux projets de sanctuaires, visant à créer le plus grand espace marin protégé du monde, ont été discutés lors de la réunion.
Les Etats-Unis et la Nouvelle-Zélande ont proposé de sanctuariser une zone d’1,25 million de km2 en mer de Ross, côté océan Pacifique ; et la France, l’Australie et l’Allemagne ont recommandé de créer sept aires marines protégées (AMP) d’une étendue totale d’1,6 million de km2, du côté de l’Océan Indien.
Consensus obligatoire
Mais toute décision de la commission est soumise au consensus - procédure qui consiste à dégager un accord sans procéder à un vote formel (dictionnaire Larousse) -. Or, malgré l’effort de la Nouvelle-Zélande qui a proposé de réduire la dimension des zones protégées, la Russie, craignant la restriction de ses secteurs de pêche, et la Chine, qui, d’après un délégué, s’est « opposée à une initiative australo-européenne », l’ont refusé.
Les réunions de la CCAMLR étant annuelles, le sujet devrait donc être renvoyé à 2014.
Vendredi noir pour les océans
Pour plusieurs délégués, comme pour les organisations environnementales, ce vendredi, qui a vu les intérêts économiques et politiques de quelques-uns prendre le pas sur la protection d’un bien commun, est un jour noir non seulement pour l’Antarctique mais pour les océans en général.
► En savoir plus : http://www.ccamlr.org