Lors des campagnes de recrutement, on avait usé du slogan : « En versant le même sang, vous gagnerez les mêmes droits », et nombre de tirailleurs pensent que leur sacrifice leur vaudra le statut de citoyens français. En fait, l’État ne tenant pas cette promesse fait naître un malaise confinant au ressentiment chez beaucoup d’anciens combattants.
Pourtant, au front, leur bravoure militaire est consacrée et la fraternité d’armes vécue comme une réalité. Et à l’arrière, si quelque esprit chagrin stigmatise les « attendrissements regrettables » de la gent féminine pour les héros militaires, soldats de l’Empire, il n’en reste pas moins vrai que les mentalités commencent à évoluer. Cette connaissance mutuelle n'est sans ambiguïté ni sans conséquence en contribuant à forger le concept de « la France aux cent millions d’hommes ».
Article rédigé en 2010 à l'occasion d'un dossier sur les tirailleurs dans les deux guerres mondiales.