La fondation Charles de Gaulle rend hommage à l'Afrique combattante de la France libre

À l'occasion des 70 ans de l'Appel du 18-juin et des cinquantenaires des indépendances de l'Afrique francophone, une délégation de personnalités franco-africaines de la fondation Charles de Gaulle s'est rendue au Tchad, Cameroun et Congo du 25 au 30 octobre afin de remercier les Africains de leur engagement dans les forces françaises libres, durant la Seconde Guerre mondiale. Hommage aux acteurs du passé, mais aussi célébration des relations intimes qui lient ces pays à la France d'aujourd'hui.

 

Cette année 2010, le 70e anniversaire de l’Appel du 18-juin se double du cinquantenaire des Indépendances des pays d’Afrique francophones. Après la participation des forces armées africaines au défilé du 14-juillet sur les Champs-Elysées à Paris, à l'initiative du président Nicolas Sarkozy, la fondation Charles de Gaulle a décidé quant à elle de rendre hommage aux anciens combattants africains de la France Libre en organisant une tournée dans les pays ralliés de la première heure.

Une délégation de personnalités dont la petite-fille du général de Gaulle, le fils du maréchal Leclerc, des anciens collaborateurs du général et des jeunes élèves tchadiens, camerounais et congolais des établissements militaires français ainsi qu'un détachement du régiment de marche du Tchad et la fanfare des troupes de marine, est arrivé le 25 octobre à Ndjamena (Tchad).

Sa première visite a été au foyer du combattant dont la fondation Charles de Gaulle a financé la réhabilitation. Une douzaine d'anciens combattants de l'armée française émue, néanmoins au garde-à-vous, les attendait. Parmi eux, le dernier -ou l'un des derniers*- survivants de l'armée de la France Libre, Joseph Djemakangar qui mena campagne jusqu'à Belfort où il fut blessé.

Dépôt de gerbe au monument Eboué-Leclerc et prise d'armes se sont succédé. Le chef de l'Etat, Idriss Deby, a reçu la délégation.

A Yaoundé (Cameroun) c'est le ministre d'Etat, secrétaire à la présidence, Laurent Esso, qui a accueilli les délégués. Sur la centaine d'anciens combattants de l'armée française recensée par l'office national, sept ont pu se déplacer jusqu'au monument Leclerc où ils ont retrouvé les enfants de leurs anciens chefs.

Brazzaville (République du Congo) reste le point d'orgue du séjour de la délégation. Le président Denis Sassou-Nguesso a adhéré très tôt à l'idée d'une commémoration conjointe de cet épisode historique.

En effet, c'est dans la capitale de l'Afrique équatoriale française que le général de Gaulle a organisé les structures de la France Libre. Arrivé le 24 octobre, il signait trois jours plus tard les textes constitutifs du Conseil de défense de l'empire, embryon de gouvernement. Le 16 novembre, il instaurait l'Ordre de la Libération. Début décembre, Radio Brazzaville commençait à émettre. Ses programmes et bulletins qui relayaient le message du général de Gaulle, s'entendaient jusqu'en Afrique du Nord et en Syrie.

C’est encore là que le général de Gaulle réunit du 30 janvier au 8 février 1944, quelques mois avant le débarquement en Normandie, les gouverneurs généraux et les gouverneurs de l'Afrique noire et de Madagascar auxquels il annonce : «En Afrique française comme dans tous les autres territoires où des hommes vivent sous notre drapeau, il n'y aurait aucun progrès qui soit un progrès, si les hommes, sur leur terre natale, n'en profitaient pas moralement et matériellement, s'ils ne pouvaient s'élever peu à peu jusqu'au niveau où ils seront capables de participer chez eux à la gestion de leurs propres affaires. C'est le devoir de la France de faire en sorte qu'il en soit ainsi».

Le ralliement des Africains et l'engagement des hommes aux combats jettent une lumière nouvelle sur les relations de la métropole et de ses colonies. Celles-ci doivent évoluer.

En 1958, De Gaulle, devenu premier président de la Ve République, crée la Communauté française. La marche vers l’indépendance de l’ensemble des pays francophones d’Afrique subsaharienne est irrévocable.

La participation des soldats africains a été décisive dans la campagne des Alliés pour libérer l'Europe du joug nazi et elle a permis à la France de retrouver une place de puissance négociatrice dans l'Après-guerre.

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* De nombreux anciens combattants vivent en zones rurales, peu accessibles ou n'ont pas été recensés par les associations. Il est donc difficile de déterminer avec certitude le nombre de survivants de la colonne Leclerc en 2010. Les autres «Anciens» ou «Papas» de l'armée française se sont engagés après la Seconde Guerre mondiale et ont servi en Indochine, en Algérie, en Côte française des Somalis ou au.... Cameroun.

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