La perte d’un nom de domaine pour de grandes entreprises, des organisations gouvernementales, des instituts, des universités ou des associations, sonnerait comme une véritable catastrophe économique, indiquait la Commission européenne en mars 2018. Sans oublier la disparition pure et simple de nombreux sites britanniques sur les moteurs de recherche qui ont adoptés le « .eu ». « Ces enseignes devront tout recommencer à zéro pour se faire référencer », rappelle aujourd’hui la Commission.
Une identité numérique européenne qui va disparaître
Le Royaume-Uni se positionne actuellement au 4e rang des États membres comptant le plus grand nombre de titulaires de noms de domaine en « .eu » avec environ 400 000 noms de domaine dûment enregistrés sur les 4 millions existants en Europe, soit 10% du total des noms de domaines qualifiés de premier niveau. « Avoir un nom de domaine en « .eu » veut dire qu'il s'agit d'une société, ou d'un nom d'une marque, d'une identité qui est immédiatement visible sous la racine « .eu ». Le Brexit n'implique pas la migration des noms de domaine « .eu » des sociétés britanniques mais leur fera perdre le droit de détenir ces noms de domaine en «.eu». Tout sera supprimé s'il n'y a pas d'accord et s'il y a un accord, il y aura un délai de un an supplémentaire pour trouver un arrangement. Mais là, le temps devient court », explique Sylvain Hirsch, président et fondateur du bureau d’enregistrement de noms de domaine, IP Twins.
Les communications par courriels bouleversées aussi
Les courriers électroniques britanniques en « .eu » sont également concernés. Ils seraient interrompus, car les systèmes de noms de domaine permettent aussi d’acheminer les messages. Mais un autre danger guette le Royaume-Uni , il s’agit de la pratique du « cybersquattage », consistant à enregistrer un nom de domaine correspondant à une marque, avec l'intention de le revendre ensuite à l'ayant droit. Et cette fois en toute légalité, puisque les noms de domaine en « .eu » d’origine britannique seront accessibles uniquement aux internautes européens, selon un principe en vigueur depuis toujours sur la Toile qui est celui du premier arrivé, premier servi.