Fode Sanikayi Kouyate préside l'association des blogueurs de Guinée. L'an dernier, il avait surveillé avec d'autres citoyens l'élection présidentielle. Son but aujourd'hui est de vérifier que les promesses sont tenues. Et pour cela, il réclame l'ouverture des données publiques, sur Internet : « C’est ce qui permettra à la société civile de poser de véritables questions, de pouvoir proposer des solutions. Donc je pense que ce sommet va nous permettre justement de comprendre tout cet écosystème pour que dans notre pays aussi, on puisse faire le contrôle citoyen de l’action publique. »
Promouvoir la transparence de l’action publique
Contrôler les politiques, c'est une exigence démocratique. L'Open Data, les « données ouvertes », c'est aussi l'espoir d'un meilleur avenir, estime Rachid Jankari, consultant nouveaux médias et marketing au Maroc : « Le fait de rendre les données accessibles, ce n’est même pas seulement pour les libertés publiques, mais même pour le business parce que, si vous rendez de l’information sur la santé, sur l’éducation, les entreprises peuvent réutiliser les données. Si vous avez la Data, vous avez le pouvoir. »
Encore faut-il que les citoyens eux-mêmes aient envie de s'informer et de faire pression sur les dirigeants, surtout dans les pays où Internet a joué un rôle libérateur. Imen Haddad est journaliste à l'agence Tunis Afrique Presse (TAP) : « Tous les ministères maintenant rendent leurs informations accessibles à tout le monde. Mais malheureusement, les citoyens ne sont pas intéressés pour consulter ces informations. Et c’est le rôle du journaliste de les rendre plus lisibles et faciles à lire pour le public. »
L'Afrique s'engage
La Tunisie et 10 autres pays africains sont membres du partenariat pour un gouvernement ouvert. Le Burkina Faso doit y adhérer cette année. « Très franchement, c’est un pays dont on a beaucoup de choses à apprendre, assure Pauline Carmona, la secrétaire générale de ce sommet PGO. L’association le Balai citoyen au Burkina Faso, qui sera présente, ce sont des jeunes, des blogueurs, des activistes qui ont fait bouger les choses. Et le gouvernement de l’autre côté a su les entendre et a su les intégrer dans la transition démocratique. »
Le président François Hollande prononcera le discours d'ouverture salle Pleyel à Paris à partir de 14h30. D'autres manifestations, comme une « nuit de la démocratie » sont prévues toute la semaine à Paris.
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