« Je n’aurais jamais pu arriver à destination sans mon smartphone » a expliqué au New York Times le Syrien Osama Aljasem en ajoutant : « je suis même stressé quand ma batterie commence à faiblir. » Les voyages des réfugiés qui fuient leurs pays pour l’Europe reposent de plus en plus sur leurs capacités à être bien connectés. Ils s’organisent alors entre eux pour trouver les meilleurs chemins possibles vers les pays européens, pour se partager aussi les routes les moins dangereuses. Ce qui fait dire au New York Times que la technologie a véritablement transformé cette crise des réfugiés du XXIe siècle.
«Le problème c’est d’avoir des téléphones portables pour rassurer nos familles»
Avec Tarek, ancien avocat irakien, même son de cloche : « Nous ne manquons pas de nourriture. Le problème c’est d’avoir des téléphones portables pour rassurer nos familles » a-t-il expliqué à France 24. « Quand nous prenons un taxi pour avancer nous savons grâce aux GPS des téléphones s’il s’agit de la bonne route » ajoute-t-il. Les nouvelles technologies et les réseaux sociaux agissent comme une véritable boussole pour mieux s’en sortir.
Le recours aux réseaux sociaux rend le voyage plus facile et moins coûteux
En effet, tous les outils peuvent être disponibles en poche comme Google Translate pour comprendre les panneaux en langue étrangère ou même des applications comme Gherbetna développée par Mojahed Akil à l’intention des réfugiés syriens en Turquie. Selon le Temps qui a consacré un long article sur l’importance de cette connexion des réfugiés, la technologie et le recours aux réseaux sociaux rendent le voyage à travers l’Europe plus facile et moins coûteux que jamais pour ces milliers de réfugiés. Ainsi «grâce aux informations collectées et partagées, les immigrés ont moins besoin de recourir aux passeurs», explique Basel Shaloub président de l’association Help Syria au Temps. Depuis un an, il a vu ainsi se développer sur Facebook des plateformes d’entraide destinées à baliser la route vers l’Europe. Mais; malgré tout; c’est aussi sur ces mêmes pages Facebook que les passeurs sévissent encore, a constaté Le Temps, en proposant des voyages avec tarifs dans les commentaires.
Un recours à la technologie qui n’est pas sans paradoxe, car l’épineuse question de la géolocalisation entraine des conflits d’interprétation. Car quand certains l’utilisent pour mieux se situer et faire savoir où ils en sont aux autres, d’autres redoutent d’être tracés par les policiers ou autres douaniers aux frontières.