C’est une véritable révolution aux États-Unis où les visites médicales à domicile ont pratiquement disparu il y a déjà plus de vingt ans. Le programme, téléchargeable sur tout type d’appareil, est intitulé Heal et fonctionne sur le même modèle que l’application Uber qui permet de commander un taxi. Heal met en relation des généralistes, des pédiatres et des malades. Le patient qui est géo-localisé, décrit sur son smartphone ses symptômes en les choisissant dans une liste déroulante. Le paiement est effectué, avant la consultation et le déplacement du thérapeute, grâce au numéro de carte de crédit de l’utilisateur, préenregistrée lors l’inscription au service. Le malade accèdera au répertoire des médecins en ligne proches de son domicile, avec les références du praticien, sa spécialité et aussi sa photo - sans qu’on sache vraiment en quoi elle peut bien être utile.
Le coût minimum de ces visites à domicile est de 90 dollars et le service fonctionne 7 jours sur 7 entre 8 et 20 heures. La consultation est effectuée dans un délai ne dépassant pas une heure et chaque thérapeute est accompagné d’un assistant pour les soins. Moyennant une contribution supplémentaire de 20 dollars le patient bénéficiera en plus des médicaments qui lui auront été prescrits. Le site de l’application Heal certifie qu’il s’agit de vrais médecins, sa chaine YouTube met d’ailleurs en avant leurs CV vidéo, certains d’entre eux sont des praticiens de renoms exerçant leurs talents dans des hôpitaux universitaires ou dans le domaine de la recherche médicale en Californie, à Columbia ou encore à Stanford.
L’application, qui est née à Los Angeles, est récente et date de février dernier. Le programme a été imaginé par le docteur Renee Dua, spécialiste en néphrologie, qui ne trouvait pas de généraliste disponible pour une consultation de routine avec son fils. Le système a aussitôt trouvé son public ou plutôt ses clients, il est présent à San Francisco et dans 15 autres villes des États-Unis. Le concept est repris par d’autres enseignes comme celui développé pour le quartier de Manhattan à New-York, qui a été proposé par - devinez qui ? - Oscar Salazar l’un des co-fondateurs de Uber qui espère bientôt développer le dispositif à l’international. Après le transport, la banque, le carburant et maintenant le médical, nous assistons peut-être à une « uberisation » du monde des services et sans aucun doute à son économie.