Sur Facebook, il est difficile de se mettre dans la peau d’un méchant. Il n’y a pas de catégorie « ennemis ». Un Pfff voire un Grrr pour signifier son mécontentement, mais sinon sur ce réseau social, il n’y a définitivement que des « friends » des amis. On ne peut cliquer que sur des « j’aime ». Bref, on est chez les bisounours… Tout le monde s’aime, on pouvait même faire des « pokes » (draguer d’un clic) à une époque, mais c’est une autre histoire…
Mais parfois quand sous une banale photo de nourriture on se retrouve avec des « ça a du te couter cher dis-donc ! » ou « tu as les moyens d’aller au restaurant ? » On se dit que Ho ho, là ce n’est pas un ami, c’est ce qu’on appelle un hater (un rageur)... Ouf ! Il y a l’ « unfriend ». Si si si on peut virer ses amis Facebook sans qu’ils le sachent de suite.
Les trolls s’amusent à agresser les autres verbalement
Les haters ce sont des gens qui détestent systématiquement. L’objet de leur haine peut être des marques, vous, vos amis, la vie. Ce sont un peu des Iznogoud ou des ados en pleine crise d’acné. Plus pernicieux, nous arrivons dans le domaine des trolls, d’étranges créatures qui dialoguent sur la Toile devenue leur espace de jeu. Sur les forums, Twitter, Facebook... Les trolls s’amusent à agresser les autres verbalement. Certains en ont fait leur profession de foi. Les trolls nous fascinent (amour-haine), on en a déjà parlé. (Cliquez ci-contre).
On a croisé un troll avant cette fin d’année il nous a confessé : « J’ai été banni dans le domaine des jeux en ligne pour harcèlement moral. Tout était volontaire, je choisissais mes cibles. » Comment ? « Ma distraction était de pourrir les gens, même ceux de mon propre camp. Je les pourrissais dans le jeu et du coup, ils commentaient des erreurs. J’ai une réputation très trash dans mon domaine. » C’est fini ? : « Je continue toujours à troller pour le plaisir du débat, même depuis que j'ai arrêté de jouer en ligne. J'ai toujours assumé ma violence verbale. »
Dans quel but ? « Pour moi, c’est un exercice sportif intellectuel avec le plaisir de la confrontation. Bref, je fatigue les gens. Il faut du débit plus de l'imagination et de la vitesse. »
« On a plus d'échange avec un méchant qu'avec quelqu'un de bête »
C’est vraiment utile ? « Le problème ce n’est pas la méchanceté, c'est la bêtise. Le pire ce sont les gens qui imitent ce sont eux le problème. On a plus d'échange avec un méchant qu'avec quelqu'un de bête. » Mais encore ? « J’ai un goût pour la rhétorique. Je ne peux que recommander le Traité des cinq roues de Musashi Miyamoto. C’est un traité d'art militaire et un classique de la stratégie. »
« Etre positif pourrait être plus utile, même dans le trollisme »
Des regrets ? « Je me dis que c’est parfois trop facile de troller de manière méchante, alors que d'être positif pourrait être plus utile, même dans le trollisme. » Le troll aurait-il bon fond ? En tout cas selon notre troll à nous « la vanne 2.0 actuelle c’est : Merci pour ce moment ! Elle marche à toutes les sauces et selon tous les degrés de lecture. »
De notre côté on a toujours le même conseil : « don’t feed the troll » - ne nourrissez pas les trolls - c’est à dire ne répondez pas aux invectives des autres ( l’enfer c’est les autres, tout ces trolls potentiels) à moins de maitriser votre sujet et même ! Alors 2014, merci pour ce moment et vive 2015 ! Bonne année les trolls !