Les défenseurs des droits de l’homme et de la liberté d’expression se mobilisent. Un jeune Iranien de 30 ans, Soheil Arabi, père de famille, est condamné à mort pour « corruption sur Terre ». Peine confirmée par la Cour suprême de la République islamique, et selon le porte-parole du pouvoir judiciaire, Gholamhossein Mohseni-Ejeie, il n’est nullement question d’une grâce « car il a été condamné pour corruption sur Terre ». Cependant, une requête a été déposée pour réexaminer son dossier.
Contactée par RFI, l’avocate iranienne, Mahnaz Parakand appelle à la libération de Soheil Arabi. Cette militante des droits de l’homme juge inacceptable qu’on puisse ôter la vie à quelqu’un juste parce que cette personne « a exprimé une idée, par croyance ou par colère ».
« Il est aberrant qu’une personne puisse être condamnée à la pendaison simplement pour avoir diffusé sur Internet des messages perçus comme vulgaires, offensants ou insultants. », s'est insurgé pour sa part dans un communiqué Eric Goldstein, directeur-adjoint de Human Rights Watch (HRW) pour le Moyen-Orient. Il a appelé l’Iran à « réviser son code pénal pour ôter les clauses qui criminalisent la libre expression pacifique, spécialement quand elle est punie par la mort ».
Dans un communiqué séparé, la Coalition mondiale contre la peine de mort a dénoncé cette exécution imminente comme « une violation claire des devoirs de l’Iran dans le cadre de la Convention pour les droits civiques et politiques ». Le site change.org a aussi lancé une pétition pour que la condamnation à la mort de Soheil Arabi soit annulée.
La Cour suprême iranienne a pourtant confirmé la condamnation à mort de Soheil Arabi. Il avait été déclaré coupable, en août, d’avoir posté des messages sur plusieurs comptes Facebook jugés insultants pour le prophète et les 12 imams chiites. Ces deux accusations sont punies de la peine de mort en République islamique d'Iran.
Le jeune Iranien avait répété, lors de son procès, avoir écrit ses messages alors qu’il était « dans un état secondaire » et avait exprimé des « remords ».