Franck Nouyrigat est le cofondateur de Startup weekend, un mouvement lancé sur la base d’une organisation non-profit qui pourtant tient le haut du pavé dans les succès économiques. Mais Startup weekend c’est quoi ? C’est trois jours de découverte durant lesquels on peut «pitcher» son idée (formuler ce que l’on souhaite faire), organiser son équipe si des gens veulent bien vous suivre et ensuite modéliser ce qui pourrait devenir sa startup avec des coachs voire des mentors. Succès, du coup, dans le classement du site Angellist, Startup weekend se retrouve dans le top 6 des incubateurs (lieux ou fleurissent les startup) sans en être vraiment un…
« Un an sur un canapé dans une coloc »
SW (Startup weekend) est maintenant dans plus de pays que la chaine Starbuck, ce qui ravit Franck Nouyrigat . Anciennement basé à Seattle, passé par San Francisco, maintenant à New-York, le monsieur est un grand voyageur. Reprise en 2009, l’organisation SW met en route maintenant plus de 1000 Startup weekend dans l’année et dans le monde. Ses débuts personnels ? Il les décrit comme ayant vécu « un an sur un canapé dans une coloc de trois gars. Il faut savoir ce qu’on veut » conclut-il...
« Vous avez un timer ? » (chronomètre) « Tu me feras un kick (signal) toutes les 5 minutes et je vais répondre à toutes vos questions ! » C’est comme cela que le meetup (une réunion) s’est déroulé dans la salle de 50 partners, un incubateur français. Et Franck ne craint pas de mouiller sa chemise pour encourager les jeunes ou moins jeunes « startupeurs » en devenir dans la salle…
« Le lundi tu peux dire : j’ai une startup ! »
SW, ce sont des événements, explique Franck, « organisés par des volontaires, 75 dollars le ticket, 7 repas vendredi samedi dimanche. Une centaine de personnes qui viennent pitcher. Sur scène ils ont une minute. Environ 35% des gens pitchent. Ensuite Il faut que les gens adhèrent à l’idée et viennent dans ton équipe. Si tu as une équipe, bravo, tu peux alors commencer à construire ton projet le samedi et le dimanche. Des coachs viendront t’aider pour l’idée. Le lundi tu peux dire : j’ai une startup ! »
Startup Weekend c’est comme un immense moyen d’être exposé à l'entrepreneuriat avec comme méthode une thérapie de groupe avec accouchement sans douleurs. Les jeunes qui ont déjà vécu l’événement en témoignent, « c’est enthousiasmant ! » explique ainsi Victor Clément fondateur de Wetruck, une startup un peu sur le principe de BlaBlaCar mais avec des camions.
« 80 % des idées de startups disparaissent »
Le réalisme de Franck est important dans le domaine et fait beaucoup dans sa force de persuasion. Comme des glaçons lancés sur la chaleur de l’enthousiasme des entrepreneurs rêveurs, les constats économiques de Franck modèrent les ardeurs : « 80 % des idées de startups disparaissent, seules 12,6% continuent. » Il parle de lui : « J’ai une vision statistique du résultat. De l’idée à l’IPO (la cotation en Bourse), tout en pourcentage ! ». Il concède n’avoir pas songé à sa startup lui-même...
On l’a compris, son dada se sont les entreprises en devenir avec le statisticien George Box en référence : « Tous les modèles sont faux, mais certains sont utiles ». Alors quel est le sien ? Il se déroule en étapes : de l’inspiration ou l’idée à la découverte, puis on peut se penser founders-fondateur, ensuite la startup, le scale up, soit l’augmentation de capital et on devient champion. Selon Franck Nouyrigat, une startup c’est : « comment trouver plus d’argent pour en dépenser » et toute la société a les yeux rivés sur le succès « des champions comme Google », alors qu’il reste toutes les autres à aider. Grâce à lui, on est resté bien concentré sur ces entreprises en devenir.