Des rumeurs de rapprochement ou de rachat par Apple ont profité à l’action de la firme Tesla. Une augmentation de près de 13%, vendredi dernier, pour une action qui a flambé de 418% sur les douze derniers mois. Le rachat a été démenti mais le rapprochement demeure bien confirmé. C’est un peu comme si le fournisseur Internet Free devenait actionnaire de Renault… Mariage étonnant de l’high-tech avec une industrie centenaire ? Oui, mais pas insensé, voire visionnaire, car les nouvelles technologies ont pris le pouvoir partout (maisons, objets, vêtements et forcément voitures…). Apple a déjà débauché l’ex-patronne de Burberry pour étoffer sa gamme (la rendre plus mode encore sans doute). Maintenant, à chaque présentation de fabricants de téléphonie mobile, des déclinaisons en montres, bracelets, lunettes sont envisagées… Lors du CES 2014 à Las Vegas (le plus important salon de l’électronique au monde), 9 constructeurs automobile étaient présents et montraient fièrement les nouvelles technologies embarquées dans leurs véhicules, jusqu’à la technique sans chauffeur… Audi, BMW, Chrysler, Ford, General Motors, Mazda, Toyota… à l’exception de Tesla qui n’était pas là mais qui représente pourtant le nec plus ultra de la voiture du futur.
Tesla, de 0 à 100 km/h en 4,4 secondes
Mais Tesla ? Kézako ? Il s’agit de l’idée d’Elon Musk, son patron qui souhaite révolutionner une vieille industrie. Tesla est la 3e voiture de luxe à être vendue aux Etats-Unis (après Mercedes et BMW). Entièrement électrique, truffée de nouvelles technologies, le bolide peut passer de 0 à 100 km/h en 4,4 secondes. Elon Musk est souvent comparé à Steve Jobs (tiens tiens) car il aime à changer les choses comme il l’a déjà fait avec PayPal, réussi à le faire pour l’espace (SpaceX) et s’amuse à rêver avec l’hyperloop (un moyen de transport en cpasules qui relierait Los Angeles à San Francisco en moins de 30 minutes) … Mais c’est avec Tesla qu’il a saisi l’occasion de bouleverser notre monde régulé par les automobiles… Un analyste de Morgan Stanley souligne qu’on serait « les témoins du croisement le plus disruptif entre la fabrication, l’innovation et le capital dans l’industrie de l’automobile en un siècle. »
Disruptif, écologique et beau…
Disruption dans le langage électrique, c’est l’ouverture soudaine d’un circuit électrique. Pour parler des nouvelles technologies le terme est prisé et souligne la création (souvent à contre-pied) d’un nouveau mode de fonctionnement, nouveau service… Disruptif, écologique et beau… la gageure et les arguments marketing d’Elon Musk qui ne perd pas la tête non plus. Il a commenté les rumeurs en soulignant que des discussions avec Apple ont bien lieu mais un rachat serait pour lui « très improbable » car sa marque souhaite rester focalisée sur la construction « d’une voiture électrique irrésistible ». Forcément irrésistible comme un produit de la marque à la pomme ?
Le New York Times s’amusait à rappeler que Steve Jobs, le fondateur d’Apple, avant sa mort avait déclaré à l’un de ses journalistes, John Markoff : « que s’il avait eu plus d’énergie, il serait allé concurrencer Detroit avec une Apple car. » Celle qui est surnommée la Ferrari des voitures électriques va-t-elle rapprocher Palo Alto ( le siège de Tesla) de Cuppertino (le siège d’Apple) ?