En 2014, l’écrivain et intellectuel uruguayen Eduardo Galeano théorisait au sujet de Diego Maradona, une de ses idoles : « Il est devenu une sorte de Dieu sale, le plus humain des dieux. Ça explique peut-être la vénération universelle qu'il a acquis, plus que tout autre joueur. Un Dieu sale qui nous ressemble : un coureur de jupons, bavard, ivrogne, avide, irresponsable, menteur, vantard. […] Mais les dieux ne s’en vont pas, aussi humains soient-ils. Maradona n'a jamais pu retourner dans la foule anonyme d'où il venait. La renommée, qui l'avait sauvé de la misère, a fait de lui un prisonnier. »
Elle a aussi fait de lui une intarissable source d’inspiration pour de nombreux intellectuels et artistes, aurait pu ajouter le défunt Galeano. Car, peu de sportifs et aucun autre footballeur, n’ont inspiré autant d’œuvres que Maradona.
Sa vie sur petit et grand écrans…
Si, Diego Maradona a fait l’essentiel de sa carrière de joueur sur le petit écran, sa vie unique et tortueuse, elle, a été portée sur grand écran à de nombreuses reprises. On ne compte plus les documentaires de grande qualités consacrés à l’Argentin, comme Maradona, un gamin en or.
Le plus connu est évidemment celui d’Emir Kusturica durant lequel le cinéaste serbe suit les traces de la superstar et des gens qui ont créé un culte à son nom : « la Iglesia Maradoniana ». Maradona by Kusturica avait été présenté au festival de Cannes 2008.
Preuve que le destin d’El pibe de oro continue à fasciner, en 2019, le cinéaste britannique Asif Kapadia, qui a reçu un oscar pour un documentaire sur la chanteuse Amy Winehouse, sort Diego Maradona, centré sur ses années de gloire à Naples.
…et en chansons
Diego Maradona a aussi inspiré de nombreuses chansons, dont La mano de dios de l’Argentin Rodrigo Bueno : « Dans un village où il est né, c'était le souhait de Dieu, grandir et survivre à l'humble expression, faire face à l'adversité, avec l'envie de gagner à chaque pas de sa vie. Dans un pâturage, il a forgé un pied gauche immortel, avec une expérience avide, l'ambition d'y arriver. »
Ou encore celle du Franco-Espagnol Manu Chao, La vida tombola : « Si j'étais Maradona, je vivrais comme lui, si j'étais Maradona, devant n'importe quel but, si j'étais Maradona, je n'aurais jamais tort. »
Et même lorsqu’il n’est pas l’objet de la chanson, son nom revient dans les paroles, comme dans Chewing Gum d’Elvis Costello, à L8 CMMR de Lily Allen en passant par de nombreux titres de rappeurs et groupes de rap français comme Booba ou Sexion d’Assaut.
Des œuvres variées
En Amérique du Sud, Diego Maradona est aussi bien une icône sportive que culturelle. Il a inspiré des œuvres de fiction, telles que des comédies cinématographiques (El camino de San Diego, deCarlos Sorín), des bandes dessinées (Cazador), des pièces de théâtre (Cerf-volant cosmique, le but du siècle), sans parler des statues et autres fresques à son effigie dans les villes d’Argentine.
Malgré sa mort, les œuvres consacrées à El Diez ne devraient pas se tarir. La plateforme Amazon Prime Video va mettre en ligne d’ici quelques semaines, Maradona: Sueño bendito, une série de 20 épisodes. Un biopic très attendu par les fans de l’ex-milieu de terrain.