Paris-Roubaix: les féminines vont enfin battre le pavé

Le 25 octobre, le Paris-Roubaix aura donc deux versions puisque les femmes emprunteront une partie du parcours avant les hommes. La « Reine des classiques » rejoint ainsi plusieurs autres grands Monuments du cyclisme.

Au cœur de l’automne, le 25 octobre, comme les garçons, les filles vont enfin pouvoir jouer les équilibristes sur les pavés de Paris-Roubaix. Les femmes emprunteront une partie du parcours de « L'enfer du Nord » avant les hommes. La « Reine des classiques » rejoint ainsi plusieurs autres grandes classiques, notamment le Tour des Flandres (depuis 2004) et Liège-Bastogne-Liège (2017) qui ont déjà une déclinaison féminine.

Seules les deux courses italiennes, Milan-Sanremo et le Tour de Lombardie, attendent d'avoir un pendant féminin. La première, baptisée Primavera rosa, avait tenté une expérience en 1999 avant d'y mettre un terme en 2005.

Des secteurs pavés mythiques au programme

« Nous avons la volonté d'augmenter, pas à pas, le nombre d'épreuves féminines », déclare Christian Prudhomme, directeur du Tour de France. « On a toujours en tête ce que nous ont dit les cyclistes, Marianne Vos [multi-championne du monde] en premier : "Ce que vous pouvez nous offrir, c'est la médiatisation" ». Les détails pratiques sur la course - lieu de départ, parcours précis - restent à définir. « Il y aura certains secteurs mythiques », assure Christian Prudhomme. Comme la Trouée d'Arenberg, souvent juge de paix de la course ?

« Je trouve ça super qu’un Monument du cyclisme intègre une course dames, confie à RFI l’ancienne cycliste sur piste Laurie Berton, ardente défenseuse du cyclisme féminin. Ça aurait dû être fait depuis un moment. Il faut développer le cyclisme féminin. J’espère que ce ne sera pas juste une seule fois et que la course sera télévisée en direct, que les filles bénéficieront d’une médiation identique aux hommes. »

« Je ne vois pas pourquoi ce serait une expérience sans lendemain, le symbole est tellement fort », assure de son côté le directeur du Tour.

Encore beaucoup de choses à faire dans le cyclisme féminin

« C’est une bonne initiative, une bonne idée, je suis persuadé que ce sera un grand succès avec autant de spectacle que les hommes », approuve pour RFI Emmanuel Hubert, manageur de l’équipe Arkéa-Samsic, dont le Colombien Nairo Quintana est le chef de file.

Emmanuel Hubert a créé cette saison une filiale pour les féminines, Arkéa, composée de douze athlètes. « Ça a du sens comme de créer une équipe féminine. Il y a encore beaucoup de choses à faire dans le cyclisme féminin », certifie-t-il, avant d'ajouter : « On va postuler pour participer à Paris-Roubaix. On a quelques arguments avec des féminines qui aimeraient relever ce challenge. C’est une continuité normale. Pourquoi les hommes et pas les femmes ? »

Va-t-on vers une reconnaissance accrue du cyclisme féminin ? Le directeur du Tour s'est prononcé sur la possibilité de l'équivalent d'un Tour de France féminin pour 2022. « Je n'aurais jamais pensé dans ma carrière pouvoir courir la plus belle des classiques. À mon sens, c'est énorme », s’émerveille déjà la Française Audrey Cordon-Ragot (Trek-Segafredo) dans les colonnes de L’Équipe. Peut-être que bientôt, elle aura la possibilité de goûter à la chaleur de l’été sur les routes du Tour de France.  

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