Les JO n’ont été annulés que lors des deux guerres mondiales
Les Jeux olympiques modernes d’hiver comme d’été ont lieu tous les quatre ans. Cette symbolique est forte. Tellement que le Comité international olympique (CIO) n’a renoncé aux JO que lors des deux guerres mondiales. L’édition 1916, attribuée à Berlin, avait été annulée à cause de la Grande Guerre. Celles de 1940 et 1944 se sont heurtées à la Seconde Guerre mondiale. Depuis, le CIO a maintenu coûte que coûte son événement-phare. Repousser les Jeux de Tokyo représenterait déjà une catastrophe pour le CIO, même si son président Thomas Bach a assuré que la santé et la sécurité primaient sur tout.
Le Comité international olympique n’est pas le seul décideur
Quoiqu’il arrive, le CIO ne sera pas le seul décideur. Le Japon, futur théâtre des Jeux d’été, aura son mot à dire, après avoir investi des milliards (12 environ, officiellement) dans ces JO 2020. Les autorités japonaises avaient déjà évoqué l’éventualité d’un report, il y a quelques semaines. Le Comité international olympique et Tokyo parviendront-ils toutefois à se mettre d’accord sur les modalités et les lourdes conséquences (financières, notamment) d’une telle opération ?
Les partenaires commerciaux auront leur mot à dire
Et quid des partenaires commerciaux du CIO ? Des multinationales (Coca-Cola, Toyota, Visa, etc.) ont investi des milliards dans les Jeux olympiques. Les seuls sponsors japonais auraient déjà rapporté 3,3 milliards de dollars au comité local d’organisation des JO 2020. Ces entreprises accepteront-elles toutes un report ? Et, si oui, se satisferont-elles d’un report des Jeux de Tokyo de plusieurs mois, voire de plusieurs années ? Enfin, les diffuseurs – américains, notamment – feront tout pour que cette édition ne tombe pas en même temps que d’autres programmes sportifs lucratifs.
Tout est prévu (ou presque) pour cet été
Officiellement, le CIO n’exclut pas de maintenir les JO 2020 aux dates prévues, même si cette option paraît désormais inenvisageable à cause du Covid-19. Le fol espoir des organisateurs tient au fait que tout est calé ou presque cet été : les infrastructures sportives, les transports, les milliers de nuitées d’hôtel (réservées plusieurs mois à l’avance), les volontaires formés pour l’occasion… Sans parler du village olympique, un vaste complexe de logements déjà vendus et dont les futurs propriétaires sont censés se saisir après les Jeux paralympiques (25 août-6 septembre). Devoir reprogrammer et réarticuler un événement qui rassemble 11.000 athlètes et des centaines de milliers de visiteurs va être un gigantesque casse-tête, aux répercussions incalculables.
Reporter, oui, mais quand ?
Reste surtout la grande question : reporter, oui, mais quand ? Trois options semblent se dessiner. La première serait de décaler l’événement à l’automne prochain, comme les Jeux de Tokyo 1964 (10 au 24 octobre). Cette solution serait la plus simple d’un point de vue logistique et organisationnel. Elle éviterait aussi aux JO 2020 d’être en concurrence avec d’autres grandes compétitions. Mais elle présente deux très grands inconvénients : les typhons sont courant durant cette période au Japon et il n’est pas certain du tout que la pandémie de coronavirus ait pris fin avant la fin de l’année.
La deuxième éventualité serait de décaler les JO d’un an. Cette idée semble la plus plausible même si le calendrier sportif sera surchargé à l’été 2021. Enfin, dernière possibilité : des Jeux d’été qui se tiennent en 2022 comme ceux d’hiver. Avantage : il n’y aura pas de Coupe du monde de football en juin-juillet, l’édition au Qatar ayant exceptionnellement lieu en novembre-décembre. Désavantages : cela perturberait le déroulement des Jeux olympiques de la jeunesse 2022 au Sénégal et les préparatifs pour les JO 2024 à Paris. Sans parler de l’interminable attente pour des athlètes déjà qualifiés et qui devront attendre deux ans avant de vivre leur rêve olympique…