C'est un pavé jeté dans la cour de la FIFA par un homme qui n'a rien oublié. Alors que s'ouvre le 5 juin à Paris le congrès de l'instance dirigeante du football mondial, une ombre s'invite au-dessus de la tête de son chef, Gianni Infantino. Celle de Michel Platini.
Le triple Ballon d'or s'attaque à son ancien bras droit. « Quand Infantino a compris que j'étais mort à cause de mes affaires, il a décidé de se présenter à ma place ».
Il doute aussi de son honnêteté, confiant : « Il a vomi pendant dix ans sur la FIFA. Quand je dis "vomi", j'en rajoute un peu, mais tout le monde sait qu'il critiquait tout le temps la FIFA. Comment peut-il venir promouvoir le football féminin alors qu'il s'en est toujours moqué ? Il n'y a jamais cru ». Et s'il loue les qualités de juriste de l'italo-suisse, il lui reproche de n'avoir rien fait pour le sauver, voire pire.
« Quand Infantino a été nommé président, il a tout pour fait pour que je ne revienne pas. Il aurait pu faire lever la suspension du comité d'éthique - qu'il a lui-même nommé - à partir du moment où le parquet suisse m'a blanchi (en mai 2018). Comme par hasard, j'ai été suspendu quatre mois après son élection », insiste encore l'ex-triple Ballon d'Or. L'ex-crack de la Juventus avait ainsi été privé de candidature à la présidence de la FIFA et c'est finalement Infantino, son N.2 à l'UEFA, qui avait été élu à la tête du football mondial en février 2016.
Voilà donc quatre ans que Platini est mis au ban du sport qui l'a fait roi. Mais la condamnation prend fin en octobre prochain. L'occasion est donc belle de se montrer. « Je ne sais pas ce que je vais faire. Je veux juste que mon nom ne soit plus sali et que certains paient » assure-t-il. Pour ce faire, il a déposé quatre plaintes, en France et en Suisse.