La finale de Roland-Garros comptait double pour Simona Halep qui pouvait décrocher en cas de victoire son premier trophée majeur et s'emparer de la première place mondiale. Mais une Lettonne est venue lui barrer la route. Cette jeune première de 20 ans, en pleine confiance, qui a perdu le premier set, restera la surprise de cette édition 2017.
La puissance de Jelena Ostapenko
Jelena Ostapenko, jamais titrée, a déjoué les pronostics dans un tournoi très ouvert en l'absence de Serena Williams, enceinte, et de Maria Sharapova, privée d'invitation. Qui pouvait imaginer Ostapenko tenir la coupe Suzanne-Lenglen entre ses mains ? Avec son jeu pétaradant et son insouciance, Ostapenko a tout renversé y compris Halep qui disputait sa deuxième finale Porte d'Auteuil, trois ans après sa défaite contre Sharapova.
Pourtant, la Roumaine avait adopté la bonne stratégie en laissant son adversaire tout faire: les coups gagnants et les fautes directes. Halep avait même réussi la prouesse de remporter le premier set en ne réussissant qu'un seul coup gagnant - et 2 fautes directes - contre 23 pour Ostapenko (14 erreurs directes).
Ostapenko a recollé à une manche partout en transperçant la défense adverse. Après une baisse de régime, Halep a retrouvé de la constance et a servi pour mener 4-1 dans la dernière manche. Mais la 4e mondiale a laissé passer sa chance. Ostapenko est encore revenue dans la partie et a même pris un break d'avance en frappant à pleine puissance en revers la balle qui heurtait le filet mais retombait du bon côté (4-3). Et plus rien ne lui résistait.
Comme Gustavo Kuerten
Depuis 1983, aucune joueuse non-tête de série n’avait réussi à s’imposer. « On ne sait jamais à quoi s'attendre avec Ostapenko. Elle frappe vraiment très fort », avait souligné Halep (1,67 m), qui rêvait de devenir la deuxième Roumaine à triompher sur la terre battue parisienne après son manager, Virginia Ruzici, en 1978. « Il faudra que je joue mon jeu tout en restant agressive. Ce sera difficile mais je me sens prête », avait expliqué Ostapenko, lauréate de Wimbledon junior en 2014.
La nouvelle numéro 12 mondiale (dès lundi) a imité le Brésilien Gustavo Kuerten, qui avait remporté son premier titre à Paris, en étant aussi non tête de série (66e à l'époque), le 8 juin 1997... jour de naissance de la Lettone. Jelena Ostapenko avait remporté jeudi, pour son 20e anniversaire, sa demi-finale de Roland-Garros contre Timea Bacsinszky (7-6, 3-6, 6-3).
Il y a deux semaines en arrivant du côté de la porte d’Auteuil, Jelena Ostapenko n’avait gagné aucun match à Roland-Garros.