L’Italie a renoncé à sa candidature pour la Coupe du monde de rugby, qui se réalisera en 2023, laissant le champ libre aux trois autres candidats, la France, l'Irlande et l'Afrique du Sud.
La Coupe du monde après les Jeux olympiques
Le 21 septembre, Rome avait déjà retiré sa candidature aux JO 2024. Virginia Raggi, la nouvelle maire de la ville italienne élue en juin 2016 à sa tête, avait annoncé durant sa campagne que la priorité ne serait pas d’organiser les JO. Elle a tenu sa promesse.
« Il est irresponsable de dire oui à cette candidature. Non aux Jeux du béton ! Absolument non ! Non aux cathédrales dans le désert », a affirmé Mme Raggi lors d'une conférence de presse le 21 septembre.
« Nous n'hypothéquerons pas l'avenir de cette ville », a-t-elle précisé, avant de rajouter que les Jeux olympiques étaient « une sorte de rêve qui se transforme en cauchemar » pour les habitants des villes-hôtes.
Ce retrait n’a pas été du goût du chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, qui soutenait la candidature de Rome, ni du président du Comité olympique italien (CONI), Giovani Malago. L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais les dommages collatéraux de ce retrait arrivent maintenant avec la Coupe du monde de rugby.
Le rugby ne résiste pas à la chute des JO
« Ayant toujours été étroitement liée à celle de Rome pour les JO-2024, la candidature à l'organisation de la 10e édition de la Coupe du monde de rugby ne réunit plus les conditions nécessaires à sa poursuite, en accord avec le gouvernement et le CONI », a écrit le président de la Fédération italienne, Alfredo Gavazzi, dans un communiqué sur le site de l’organisation.
« Nous restons convaincus du grand potentiel de la candidature italienne, qui aurait apporté d'évidents bénéfices et des améliorations nécessaires aux stades italiens et nous sommes conscients de perdre une chance fantastique d'installer encore plus nos valeurs et notre sport dans le tissu social italien, mais nous devons prendre acte du fait qu'il n'y a plus aujourd'hui les bases nécessaires pour continuer ce parcours », a ajouté Alfredo Gavazzi.
« Nous tenons à remercier le président du CONI, Giovani Malago, pour son soutien dès les premiers pas de ce projet : nous savons qu’il partage notre désillusion quant à cette opportunité perdue. Nous remercions également les 10 villes qui s’étaient proposées pour recevoir des matchs de la Coupe du monde », a conclu le président de la Fédération italienne de rugby.
La France et Paris en pole ?
Ce retrait réduit le nombre de candidats à la Coupe du monde à seulement trois pays : La France, l'Irlande et l'Afrique du Sud. Les Français et les Sud-Africains seraient en théorie les favoris.
L’Irlande, qui n’a jamais organisé seul cette épreuve, a toutefois déjà participé à plusieurs candidatures qui offraient des matchs aux Irlandais comme en 1991 et 1999. Un autre détail peut jouer en défaveur de cette proposition, l’Angleterre a organisé la Coupe du monde en 2015, ce qui voudrait dire un deuxième Mondial dans la même zone géographique et dans un pays anglo-saxon.
L’Afrique du Sud est sûrement l’une des candidatures les plus intéressantes pour le World Rugby, la fédération internationale de rugby. Les Sud-Africains réunissent plusieurs critères, c’est un pays de l’ovalie, ils ont organisé la Coupe du monde pour la seule et dernière fois en 1995, et le rugby poserait à nouveau ses valises sur le continent africain.
La France peut avoir de grands espoirs car si le destin de la candidature italienne était lié à celle des JO, cela pourrait être le cas également pour les Français et Paris. La capitale française est candidate aux Jeux olympiques de 2024 et le verdict sera rendu le 13 septembre 2017, à Lima au Pérou, c’est-à-dire deux mois avant la décision concernant la Coupe du monde de rugby.
Si Paris organise les JO 2024, cela pourrait influencer la candidature de la France car depuis cet été 2016, à Rio de Janeiro au Brésil, les Jeux ont un tournoi de rugby à 7 masculin et féminin. Le financement des JO permettraient de rafraîchir certains stades en vue de la Coupe du monde de rugby, surtout que Paris abrite deux des plus importants en France, le Parc des Princes et le Stade de France, avec ses 80 000 places. L'unique ombre au tableau est que les Français ont organisé la Coupe du monde en 2007.
En attendant, la prochaine édition sera organisée par le Japon en 2019. Pour cette Coupe du monde, la France, l’Irlande et l’Afrique du Sud sont déjà qualifiées. Du côté du continent africain, il y aura un qualifié direct à l'issue du tournoi qualificatif, disputé sur trois ans, et le finaliste de cette épreuve devra passer par un barrage pour essayer lui aussi de prendre part au Mondial.