De notre envoyé spécial,
Valentin et sa sœur, jeunes adolescents, attendaient patiemment devant le bus de la formation AG2R La Mondiale. Ils étaient venus voir Romain Bardet, le héros du jour. « Il avait dit qu’il allait attaquer et on veut lui dire merci », lance le jeune homme. Il aura fallu attendre la 19e étape pour voir un tricolore lever les bras sur cette édition 2016.
On commençait à perdre espoir de voir un coureur tricolore s’imposer sur ce Tour. C’est finalement chose faite. Romain Bardet a su profiter des mauvaises conditions météo de la fin course pour aller chercher la deuxième victoire de sa carrière sur le Tour et du même coup prendre la place de dauphin au classement général.
« J’ai profité des circonstances du jour pour saisir ma chance, dit Romain Bardet qui avait déjà remporté une étape l’an dernier. Mon Tour est déjà réussi, je vais tout faire pour m’accrocher au podium ». Il ajoute : « J’ai douté pendant l’étape. Maintenant je savoure. Je me suis battu pour le classement général et j’ai aussi eu l’étape. » Samedi, à la veille de l’arrivée finale, il va tenter de s’accrocher pour rester sur le podium. Pour le moment, il remercie le public massé sur le bord de la route.
Chutes en pagaille
Cette 19e étape entre Albertville et Saint-Gervais Mont Blanc aurait certainement été bien terne si un orage n’avait pas rebattu les cartes dans le final de la course. A 25km de la ligne d’arrivée rien de très palpitant à se mettre sous la dent, jusqu’à ce que la pluie provoque des chutes en pagaille.
Des chutes qui n’ont pas épargné les leaders du classement général. Bauke Mollema a perdu plus de quatre minutes après être tombé dans la descente et a terminé l’ascension finale dans le dur. Chute également pour le Maillot jaune, Chris Froome, qui a été obligé de finir la course sur le vélo de son coéquipier Geraint Thomas avec une tunique déchirée sur tout le flanc droit.
Froome dans un mauvais jour
C’est dans la descente justement que Romain Bardet a choisi de dynamiter la course, bien aidé par le travail de son meilleur ami et coéquipier Mikaël Cherel. Le leader d’AG2R La Mondiale s’est envolé dans l’ascension vers Saint-Gervais Mont Blanc où il a déposé le Portugais Rui Costa, alors en tête de course, pour filer vers la première victoire.
A l’arrière, Quintana, Porte, Aru et consorts ont bien tenté d’attaquer un Chris Froome dans un mauvais jour après sa chute. Mais même lorsqu’il est moins bien, le Britannique et son armada Sky contrôlent. Arrivé une trentaine de secondes après Bardet, « Froomey » n’a perdu presque rien perdu sur ses autres concurrents directs. « Je vais bien. J’ai toujours dit que rien n’était gagné tant que je ne suis pas à Paris. Je suis content d’avoir eu mes quatre minutes d’avance », raconte Chris Froome, le visage soulagé après ces péripéties.