De notre envoyé spécial,
Ce matin, on pouvait encore se rendre compte que le Tour de France attire les foules. Au Mont-Saint-Michel, un des plus beaux lieux du tourisme français, ils étaient encore des milliers à se presser pour tenter de voir leur idole. Parmi les cadors du peloton, on savait que cette première étape serait vouée à un sprint massif, sur une des plages du débarquement.
Le Britannique Mark Cavendish, qui porte désormais les couleurs de la formation sud-africaine Dimension Data depuis le début de saison, aura été le plus rapide devant l’Allemand Marcel Kittel (Etixx-Step) et le Slovaque Peter Sagan (Tinkoff).
Cavendish a évité une chute massive dans le final. Il signe au passage sa 27e victoire d'étape sur la Grande Boucle. « Enfin je suis là avec ce Maillot jaune », raconte Mark Cavendish qui avait chuté et s’était brisé la clavicule lors de la deuxième étape du Tour en 2014 alors qu’il partait du Royaume-Uni. « Gagner ici, c’est spécial. C’est un moment qui change la vie. Je suis fier de porter ce Maillot jaune », a répété Cavendish en boucle à des dizaines de médias. Jeune, Mark Cavendish voulait s’engager dans l’armée britannique. Cette victoire à Utah Beach est un très beau clin d’œil pour le « Cav » qui a rendu hommage à ses aînés qui se sont battus sur les plages du débarquement.
Alberto Contador à terre...
Vendredi, Alberto Contador, l'un des favoris de cette édition, arborait un large sourire à la veille de commencer son neuvième Tour de France. Aujourd’hui, sur la route entre le Mont-Saint-Michel et Utah Beach, dans cette Manche qui oscillait entre éclaircies et gouttes de pluie, le champion espagnol s’est retrouvé à terre, une épaule abîmée, le visage grave.
Son Tour de France commence déjà à ressembler à un chemin de croix après seulement 107 kilomètres de course. Cruel pour celui qui a toujours l’idée de remporter une troisième édition, après celles de 2007 et 2009.
Ayant fait l’impasse sur le Tour d'Italie, Contador est arrivé frais comme un gardon, malgré le poids de ses trente-trois ans. Celui qu'on surnomme El Pistolero comptait rester en embuscade et laisser Christopher Froome (Sky) et Nairo Quintana (Movistar), les deux grands ténors de cette Grande Boucle, porter le poids de la course. Cela commence mal pour le Madrilène, alors que le scénario était idéal pour lui. Mais son instinct de coureur offensif devrait lui permettre de rebondir si la blessure ne s’avère pas trop grave. Il semble souffrir principalement d'abrasions cutanées à l'épaule.