Dopage: l’athlétisme russe reste suspendu à 49 jours des JO 2016

La Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) maintient la suspension de la Fédération d'athlétisme de Russie, à 49 jours des JO 2016. L’IAAF estime que les autorités russes ne respectent toujours pas le cahier des charges de l’Agence mondiale antidopage. Seuls les athlètes évoluant en dehors du système sportif russe et ceux ayant aidé à la lutte contre le dopage pourraient demander le droit d'aller à Rio.

La Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) a fermé la porte à une participation massive des athlètes russes aux Jeux olympiques 2016 (5-21 août). L’IAAF a en effet décidé de maintenir la suspension de la Fédération d'athlétisme de Russie (Araf), ce 17 juin 2016.

Le conseil de l’IAAF se réunissait à Vienne, ce vendredi. A 49 jours de l'ouverture des JO, celui-ci considère que les autorités russes ne respectent toujours pas le code mondial antidopage. « Bien que des progrès aient été accomplis, le conseil de l'IAAF a été unanime pour considérer que la fédération russe ne répondait pas aux conditions de réintégration et que les athlètes russes ne pouvaient revenir de manière crédible à la compétition internationale sans porter atteinte à la confiance de leurs adversaires et du public », a justifié le président de l'IAAF, Sebastian Coe.

L’Agence mondiale antidopage (AMA) avait épinglé la Russie dans un rapport accablant, en novembre dernier. Or, depuis, le pays de Vladimir Poutine n’a pas effectué assez de progrès, selon l’AMA. Pire : lors de leur enquête sur place, certains de ses cadres auraient été menacés par les services de renseignement russes.

Deux exceptions

L’IAAF a annoncé qu’elle ferait toutefois deux exceptions pour les athlètes russes : ceux qui ont aidé la lutte antidopage de manière « significative », à l'image de Yuliya Stepanova, et ceux qui évoluent à l’étranger – hors du système russe – pourront demander le droit de prendre part aux compétitions internationales sous une bannière « neutre ».

Une des athlètes russes emblématiques, Elena Isinbayeva, n’est pas concernée par ces deux cas de figure. La double championne olympique de saut à la perche (2004, 2008) va donc dénoncer la décision de l’IAAF devant les tribunaux. « C'est une violation des droits de l'Homme. Je ne peux pas me taire, (...) je vais prendre des mesures. Je vais m'adresser à une cour des droits de l'Homme », a déclaré l'athète à l’agence de presse russe Tass.

« Injuste » selon Vladimir Poutine

« Les résultats du vote des membres du conseil de l'IAAF ont créé une situation sans précédent : les athlètes russes ne pourront pas participer aux XXXIe Jeux olympiques », a réagi le ministre des Sports russe, Vitali Moutko, dans un communiqué.

« La suspension de la Fédération russe d'athlétisme (Araf) était une décision attendue, on pouvait le supposer, avait également déclaré Vitali Moutko à l’agence de presse TASS. Nous allons réagir ».

Vladimir Poutine a estimé de son côté que la décision de l'IAAF était « injuste », dans la mesure où il ne s’agit pas d’une mesure individuelle. Il a ajouté : « Je pars du principe que nous aurons une discussion avec nos collègues de l'Agence antidopage et j'espère une réaction du Comité international olympique. » Le président russe espère donc trouver une solution. « Mais cela ne veut pas dire que nous allons nous vexer et dire que nous n'allons pas lutter contre le dopage », a-t-il poursuivi.

Parmi les autres réactions, Valérie Fourneyron, ancienne ministre française des Sports et actuelle présidente de la commission médicale de l'AMA a salué cette décision, ajoutant que l'heure n'était plus aux « demi-mesures ».

Le Comité international olympique (CIO) peut encore rouvrir la voie à une présence plus généralisée des athlètes russes à Rio. Mais le CIO peut-il et veut-il aller à l’encontre des avis de l’IAAF et de l’AMA, qui ont dénoncé des réformes insuffisantes au sein de l’Araf et de l’agence de lutte antidopage russe (Rusada) ? Le CIO organise le 21 juin une réunion sur les questions d’éligibilité aux JO.

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