Ibrahim Al-Hussein a réalisé « un de ses plus grands rêves ». A 27 ans, ce Syrien réfugié en Grèce depuis deux ans a porté la flamme olympique à travers le camp de réfugiés d’Eleonas à Athènes. A la fois réfugié, handicapé de guerre et grand sportif, Ibrahim Al-Hussein a parcouru 200 mètres chargés de très forts symboles. Le Comité international olympique (CIO) voulait ainsi « attirer l’attention de la planète sur le problème des 60 millions de personnes réfugiés dans le monde ».
Electricien dans son pays, originaire de la zone troublée de Deir Ezzor, Ibrahim Al-Hussein a perdu son pied droit dans un bombardement. Cela ne l’a pas empêché d’entreprendre un périple pour arriver il y a deux ans à Athènes. Aujourd’hui, Ibrahim a son propre appartement, il est serveur dans un restaurant et continu à faire du sport malgré son handicap.
Porter la flamme olympique, « un honneur »
Sportif complet, Ibrahim était à la fois nageur de compétition et judoka en Syrie. Depuis son arrivée en Grèce il s’est lancé dans la pratique du basket. Pour lui qui autrefois rêvait de participer aux Jeux olympiques, pouvoir porter la flamme est un véritable privilège. « C’est un honneur », a-t-il confié lors d’une interview publiée sur le site de l’UNHCR. « Imaginez que vous réalisiez votre rêve le plus cher. Imaginez que ce dont vous rêviez depuis plus de 20 ans se réalise. »
Ibrahim Al-Hussein, qui a reçu la flamme des mains du président du Comité olympique hellénique Spyros Capralos devant la foule des réfugiés du camp d’Eleonas rassemblés pour l’événement, a également expliqué vouloir la porter « pour lui-même, mais aussi pour les Syriens, pour les réfugiés du monde entier, pour la Grèce, le sport, pour ses équipes de natation et de basket ».
La flamme olympique sera remise aux organisateurs brésiliens des Jeux olympiques à Athènes le 27 avril, elle arrivera au stade Maracana de Rio le 5 août pour ouvrir la 31e Olympiade de l’ère moderne. Des JO auxquels devrait d’ailleurs participer une équipe de réfugiés. Le président du CIO, Thomas Bach, a annoncé qu’une dizaine d’athlètes ayant dû fuir leur pays seraient autorisés à participer aux Jeux pour « envoyer un message d’espoir à tous les réfugiés du monde ».