« On dit que la chance ne passe pas deux fois. Là, elle est revenue. » Guy Novès, 61 ans, est philosophe et même un peu poète, ce 31 mai 2015. Et pour cause : celui qui entraîne le Stade Toulousain depuis 1993 a été désigné sélectionneur du XV de France, quatre ans après avoir refusé ce prestigieux poste. « Il me semble que c’était le moment de prendre cette décision », assure cette personnalité incontournable du rugby français.
Guy Novès, c’est en effet un palmarès incomparable, avec dix titres de champion de France et quatre Coupes d’Europe remportées. C’est une expérience incomparable, bien supérieure à celles de Raphaël Ibanez et de Fabien Galthié, ses principaux rivaux pour le job de patron du XV tricolore. « Avec Guy Novès, la FFR (Fédération française de rugby) et le XV de France pourront compter sur la passion mais aussi sur les compétences du plus beau palmarès du rugby français », a ainsi déclaré le président de la FFR, Pierre Camou.
« C’est vraiment émouvant de savoir que vous avez été choisi alors qu’il y avait à côté de vous des personnalités et personnes de talent pour diriger l’équipe de France », lance Novès humblement.
Une aventure de 40 ans à finir avec Toulouse
L’arrière Clément Poitrenaud, qui joue au Stade Toulousain sous les ordres de Novès depuis 2001, n’est pas franchement surpris par cette promotion. « C’est quelqu’un qui sait gérer la pression, qui est un très bon communicant, détaille Poitrenaud. L’un des atouts de Guy Novès, c’est d’abord de savoir bien s’entourer, comme il l’a toujours montré au Stade Toulousain. A priori, il devrait être épaulé par Yannick Bru, dont on connaît les qualités […], et Jean-Frédéric Dubois, qui fait du très bon boulot au Stade Français ».
Sur son futur staff, Guy Novès préfère toutefois rester secret, afin de ne pas perturber l’actuel encadrement du XV de France, qui prépare la Coupe du monde (18 septembre-31 octobre en Angleterre et au Pays de Galle). Il succèdera à Philippe Saint-André après le Mondial 2015.
Mais en attendant, il a une demi-finale de Championnat de France à disputer avec Toulouse, le 6 juin contre Clermont. Une fin d’aventure forcément émouvante pour celui qui est arrivé au Stade en 1975, en tant que joueur. « Ce n’est pas dur, c’est extrêmement dur. Je pars du Stade Toulousain en étant touché au plus profond de moi », lâche Guy Novès. « Je quitte le Stade Toulousain après quarante années passées dans ce club ; c’est-à-dire ma vie entière. Mais c’est pour aller embrasser une fonction qui est très élogieuse (sic). Il y a une ambition très importante et j’ai envie de rendre aux gens la confiance qu’ils m’ont accordée. »
Propos recueillis par Alexandre Seban,