Luol Deng: «Fier de participer au premier match NBA» en Afrique

Luol Deng sera le capitaine d’une sélection africaine opposée à une sélection mondiale, le 1er août 2015 à Johannesburg. L’ailier du Heat de Miami, né au Soudan du Sud et naturalisé britannique, se dit particulièrement fier de participer au tout premier match organisé par la NBA, la ligue nord-américaine de basket, sur le sol africain.

RFI : Luol Deng, que ressentez-vous à l’idée d’être le capitaine d’une sélection africaine lors du tout premier match NBA sur le continent africain ?

Luol Deng : Je suis plus qu’impatient. J’ai vraiment hâte d’y être. Je suis vraiment heureux que ce moment arrive. Ça va vraiment être un moment spécial pour tous ceux qui vont y participer. C’est la première fois que ça se produit. Y prendre part est une chose qui restera. Pas seulement en NBA, mais aussi sur le continent et dans le reste du monde. Lorsqu’on parlera de ce match NBA en Afrique, on se souviendra des noms des joueurs qui y ont participé.

[…] C’est quelque chose dont on peut être fier. Je suis vraiment très fier d’y participer. Je suis vraiment très heureux que la NBA ait fait un nouveau pas en avant dans ses réalisations en Afrique. J’espère que ce match sera le premier d’une longue série.

Des joueurs d’origines africaines devraient également faire partie de votre équipe pour ce match de gala. Notamment des joueurs européens. Espérez-vous que le Franco-Américain d’origine camerounaise, Joakim Noah, votre ancien partenaire chez les Bulls de Chicago, sera là ?

Je l’espère ! Je pense qu’il le veut. Quand on a parlé de ce match, il était enthousiaste. Mais certains joueurs doivent attendre avant de décider, parce qu’ils participent aux play-offs (la phase finale du championnat nord-américain, ndlr). J’ai pu venir ici parce que c’est quelque chose que j’ai toujours voulu faire. Mais pour certains joueurs, beaucoup de choses rentrent en ligne de compte : une blessure à soigner, un nouveau contrat à négocier, des affaires familiales… […]

Vous avez quitté l’Afrique quand vous étiez jeune et vous défendez les couleurs du Royaume-Uni. Est-ce que vous vous considérez encore comme un Africain ?

Bien sûr. J’ai quitté l’Afrique quand j’avais 10 ans. J’ai été admis au Royaume-Uni avec ma famille en tant que réfugié. Ça a été une chance. Mais le reste de ma famille était au Soudan du Sud. A cause de la guerre, nous n’avons pas eu d’autre choix que de fuir. C’est vrai que j’ai grandi à Londres. […] Mais lorsqu’il y a eu la paix, je suis revenu. Et j’ai encore l’habitude d’y aller.

Il y a actuellement des violences envers les immigrés en Afrique du Sud. Etes-vous choqué par ce qu’il s’y passe ?

Oui, je suis vraiment choqué. J’ai suivi ça dans les médias. J’en ai parlé avec des amis qui vivent en Afrique du Sud. J’espère que tout ceci va prendre fin rapidement. […] Ce sont vraiment des choses horribles à voir, surtout dans un pays aussi merveilleux que l’Afrique du Sud. Beaucoup de pays africains sont attentifs à ce que les Sud-Africains ont été capables d’accomplir. […]

Revenons au basket africain, le prochain Championnat d’Afrique des nations, l’Afrobasket 2015, aura lieu en août en Tunisie. Qui est le favori du tournoi selon vous ?

Il y a deux ans, en Côte d’Ivoire, j’étais au précédent tournoi avec Amadou Gallo Fall (le patron du département Afrique de la NBA et vice-président de la ligue, ndlr). On s’était assis et on s’était demandé qui était le favori. Par le passé, on répondait presqu’automatiquement « l’Angola », à cause de l’histoire (de l’Afrobasket) et du nombre de fois où les Angolais ont gagné. Mais si on jette un œil aux autres pays, la Tunisie a une bonne équipe, le Nigeria a énormément de potentiel, etle Sénégal a réussi un parcours formidable l’année dernière (au Mondial 2014, ndlr). C’est donc très difficile de dégager un favori. […] Ça va donc être un tournoi passionnant.

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