Vingt-quatre ans et un gabarit de lutin dans un sport de brutes épaisses. C’est pourtant le jeune arrière au format de poche (1,76 m, 82 kg), Brice Dulin, qui pourrait mettre le feu pour sa 19e cape face au Pays de Galle. Ce chouchou de l'encadrement retrouve sa place de titulaire avec le numéro 15, au détriment de Scott Spedding, auteur d'une mauvaise copie à Dublin face à l'Irlande (défaite 18-11). Brice Dulin reste une des rares satisfactions de la tournée d’été en Australie (trois défaites). Mais une blessure l’avait éloigné des Bleus depuis. Samedi, lors du dernier rendez-vous sur le sol français de ce Tournoi des Six nations, il sera très attendu.
La confiance de ses coéquipiers
« On dit que vous êtes à 98% de vos capacités, vous acceptez ? », lui lance un journaliste. « J’accepte », répond non sans humour Brice Dulin. Hilarité de son auditoire. « Il faut se donner les moyens pour revenir. Le poste de m’appartient pas et il faut toujours être performant pour revenir, reprend avec sérieux Dulin. C’est l’envie qui va combler tout ça. J’ai pris le temps de me soigner et j’ai la chance de pouvoir jouer. »
Et le bonhomme se fiche pas mal des critiques qui pleuvent depuis un moment sur le XV de France. « Il faut être efficace avant tout. On est conscient qu’il y a des choses à améliorer. Il y aura toujours des critiques et c’est normal. Il y a des choses qui ne vont pas et on est là pour les gommer. » Il ajoute : « Le plus important c’est que les joueurs à mes côtés aient confiance en moi. »
Apporter un peu de folie
Considéré comme un joueur qui peu amener de la folie en tant qu’arrière, Brice Dulin va-t-il se lâcher ? « Pour apporter de la folie, il faut parfois être un peu fou. Nous, sur le champ profond, on a peut-être plus d’opportunité car les lignes défensives peuvent-être désorganisées. Ca nous permet de prendre des initiatives. Mais on ne peut pas faire n'importe quoi », concède le joueur du Racing-Métro qui aime tout de même « jouer les ballons et trouver des espaces ». Selon Patrice Lagisquet, entraîneur adjoint chargé des arrières, « il peut provoquer du danger chez l'adversaire sur chacune de ses interventions ». C'est vrai, Brice Dulin, plusieurs fois champions de France de pelote basque chez les jeunes, aime se mettre en danger. À l'été 2014, il a quitté son sud-ouest natal pour la capitale en signant au Racing-Métro pour deux saisons.
Il y a un an, la France avait perdu face aux Pays de Galles (27-6). « C’est du passé et il faut avancer », lâche Brice Dulin qui « prend énormément de plaisir sur le terrain ». Si le lutin ne pourra pas tout faire seul, il sera bien là.
Propos recueillis à Marcoussis