Giro: la dolce vita pour Pierre Rolland

Actuellement 4e au classement général du Tour d’Italie, le Français Pierre Rolland est en train de découvrir une nouvelle grande course à étapes après le Tour de France. Surtout, loin de la pression inhérente à la Grande Boucle, il retrouve sans complexe le goût de la bataille.

Le Tour d’Italie semble lui aller comme un gant. S'il n'a pas pu prendre la roue du Colombien Nairo Quintana et le Canadien Ryder Hesjedal dans les trois derniers kilomètres d'une seizième étape dantesque avec l'escalde du Stelvio, mardi 26 mai, Pierre Rolland n'en a pas moins réussi une excellente affaire. Le voilà désormais au pied du podium, à cinq petites secondes de l’Australien Cadel Evans.

« Il y a moins de stress que dans le Tour »

Depuis que la haute montagne s’est invitée sur le Giro, Pierre Rolland pèse sur la course. Hier aux côtés de Quintana et d’Hesjedal, il pouvait espérer entrevoir cette victoire avant de se faire distancer par le petit Colombien.

Depuis son éclosion en 2011 sur le Tour de France où il avait pris la 10e place au classement général et s’était défait des Espagnols Samuel Sanchez et Alberto Contador pour s’imposer en haut de l’Alpes d’Huez, Pierre Rolland a suscité l’intérêt du public français. Un public qui cherche toujours le futur vainqueur tricolore de la Grande Boucle depuis 1985 et Bernard Hinault. Un bail. Une charge si difficile à porter que Pierre Rolland est passé à côté de son sujet en 2013 lors de la centième édition en terminant 24e au classement général. Et depuis sa victoire en 2012 au sommet de La Toussuire, dans les Pyrénnées, on n’avait plus trop vu le grimpeur français aux avant-postes d’une course importante.

« Il y a moins de stress que dans le Tour de France, explique Rolland. Et plus de parcours et de cols pour qu'il s'y passe toujours quelque chose, sans parler du public. Depuis Bari, je n'ai pas entendu un seul mot déplaisant d'un tifosi, ce n'est pas toujours le cas en France même si ça relève d'une minorité... »

Jean-René-Bernaudeau : « Les Italiens aiment les attaquants »

Ce que confirme à RFI Jean-René-Bernaudeau, le manager de l’équipe Europcar, qui avait remporté l'étape du Stelvio, à Sondrio en 1980, devant Bernard Hinault. « Les Italiens aiment les attaquants et Pierre Rolland se sent très bien sur le Giro. Il est loin de tout et c’est peut-être pour cela qu’il arrive à se libérer. » Tout en ajoutant : « C’est formidable, on est très content, on va voir ce qui va se passer dans les deux prochaines étapes de montagne. »

Visiblement, le charme du Tour d’Italie a opéré sur Pierre Rolland. « Vicenzo Nibali [vainqueur sortant, ndlr], a dit: "le Tour est la (course la) plus importante, le Giro est la plus belle". Maintenant, j'en suis sûr, il y a tout pour faire la course, pour qu'il y ait du mouvement », raconte volontiers le coureur français. Au final, Rolland ne veut plus se contenter d’être uniquement un coureur du Tour de France. Il aimerait être capable de briller sur les trois Grands Tours.

Il lui reste encore deux étapes de montagne pour espérer faire la différence et tenter de monter sur le podium. Dont la fameuse montée du Monte Zocolan, surnommé « l'enfer des cyclistes » que le peloton escaladera samedi 31 mai à la veille de l’arrivée finale dans les rues de Trieste. Là, des dizaines de milliers de tifosi - ils étaient 100 000 en 2010- devraient encore une fois faire le déplacement. Pour le plus grand bonheur de Pierre Rolland.

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