« On avait à cœur d’envoyer du jeu et de se faire plaisir après la victoire en Ecosse où on n’a pas été bon. J’espère que l’on a aussi donné du plaisir au gens », souligne Rémi Talès.
Si le mot plaisir revient à plusieurs reprises dans la bouche de Remi Talès, c’est peut-être parce que rien n’était acquis pour lui, dans ce tournoi des Six nations où la France termine finalement quatrième. Lancé en juin 2013, confirmé en novembre, il est pourtant revenu en Bleu sur la pointe des pieds, « en toute humilité ».
« Je ne me posais pas de question »
A 29 ans, Rémi Talès n’a pas goûté aux deux premières victoires des tricolores au stade de France, contre l’Angleterre (26-24) puis l’Italie (30-10). Une hernie cervicale lui provoquait de gênantes décharges dans le bras et nécessitait 15 jours de repos total. Tout cela, au beau milieu de la préparation au Tournoi.
Selon ses propos, Rémi Talès a « été surpris d’être rappelé aussi vite ». « Je ne me posais pas de question. Après deux victoires on se dit que ca va être compliqué de venir », avoue celui qui a été préféré à Jules Plisson, notamment pour ses qualités défensives. Et malheureusement pour lui, le Tournoi des Six nations s’est achevé au moment où il commençait à prendre ses marques.
Rémi Talès est une présence rassurante, pour ce groupe jeune comme pour l’encadrement, en quête de certitudes en vue du Mondial 2015. Après la raclée face au Pays de Galles et l’infâme match proposée la semaine dernière en Ecosse, Rémi Talès a peut-être marqué des points pour continuer l'aventure en Bleu. Ses entrées avaient été convaincantes en fin de match contre le Pays de Galles et l’Ecosse.
« Il ne faut pas s’enflammer »
« Toute la semaine on a travaillé, on s’est lâché et on a tenté des passes impossibles et on a tenté de le refaire contre l’Irlande », rapporte Talès. Il précise : « On m’a demandé de me libérer et de jouer comme en championnat en faisant abstraction du contexte. »
Depuis un an, un paquet de numéro 10 est passé dans le XV tricolore et visiblement la perle rare n’existe pas. « C’est vrai, il n’y a pas le joueur dont tout le monde rêve », lâche Talès. Et si c’était lui ? « Il ne faut pas s’enflammer car tout va vite d’un match à l’autre », proclame Rémi Talès.
Ce qui n’empêche pas le demi d'ouverture du Castres Olympique de rêver à la prochaine tournée des Bleus qui aura lieu cet été en Australie. « On a forcément envie de profiter de cette aventure ». Une chose est certaine, comme Philippe Saint-André, Rémi Talès semble convaincu du potentiel de ce groupe en vue du Mondial 2015.
« Il faut que cette équipe croit en elle et on va enchaîner les victoires. On perd des matches mais on n’est pas trop loin des meilleures nations », conclut celui qui pourrait bien finir par se rendre indispensable.
Propos recueillis par Farid Achache au Stade de France