Depuis le Palais Omnisport de Paris-Bercy,
« J’ai passé un cap l’année dernière et aujourd’hui, j’avais comme objectif d’aller chercher l’or. » Cyrille Maret a tenu sa promesse : devenir constant et rentrer dans le gotha de la catégorie des moins de 100 kilos. Un peu plus tôt, les autres finalistes français s'étaient tous inclinés lors du dernier combat : Madeleine Malonga (-78kg), Fanny-Estelle Posvite (-70kg) et Loïc Piétri (-81kg).
Il a entendu Teddy Riner, son partenaire d'entraînement !
A Bercy, devant son public, Cyrille Maret a vécu une journée en or, au sens propre comme au figuré. Après le titre de la vice-championne du monde, Clarisse Agbegnenou, en moins de 63kg la veille, il a apporté la joie d'une deuxième médaille pour les Bleus. Il a notamment battu le triple finaliste mondial et double médaillé olympique, Henk Grol, en demi-finale. Une performance de taille.
« Je ne me suis jamais senti aussi serein. J’’ai ressenti au fond de moi que c’était possible. Je me suis aussi dit que je n’avais pas le doit à l’erreur », raconte le judoka, le visage rougi par l’émotion. Contrairement à son partenaire d’entraînement, Teddy Riner, il n’a pas souvent l’occasion d’être sous les feux de la rampe. Et c’est justement Teddy Riner qui n’a pas cessé de lui dire qu’il fallait qu’il prenne enfin confiance en lui. Le champion olympique a assisté, enchanté, à la victoire de Maret. « Je savais qu'il fallait qu'il franchisse un cap. C'est fait. C'est un très grand », commente Riner.
« J’ai la chance de m’entraîner avec Riner. Tous les jours, il m’en met plein la tronche. Ca m’a donné de la puissance et de l’énergie supplémentaires », explique-t-il sourire aux lèvres. Ce matin, entre deux combats, Cyrille Maret tournait en rond comme un lion dans une cage, dans la salle d’échauffement. Au milieu de dizaines de judokas du monde entier, on le sentait dans son propre univers. Sa motivation et sa détermination étaient palpables...
Un public qui pousse...
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Cette victoire, il la doit aussi à un public qui n’a cessé de l’encourager tout au long de cette journée dense et difficile. « C’est le seul tournoi où il y a autant de monde qui nous soutient. J’entendais les gens scander mon nom, c’était incroyable. » Cyrille Maret a notamment été soutenu par un fan club composé d’enfants.
A l’heure du podium et de la Marseillaise, Cyrille Maret était ému aux larmes. « Gagner une finale c’est déjà beaucoup, mais entendre l’hymne de mon pays, c’est quelque chose qui me touche beaucoup. Je suis fier d’être Français », raconte celui qui avait pris la troisième place l'an dernier.
Jusqu’en 2012, le Dijonnais avait des résultats en dents de scie. Désormais, il va falloir compter sur lui. « L’an dernier, il a enclenché quelque chose. Cette victoire, c’est le fruit d'un nouveau travail. Le fait d’avoir gagné ce tournoi va l’aider dans sa progression pour envisager des titres comme celui de champion d’Europe dans quelques semaines à Montpellier », s'enthousiasme Thierry Frémont, le sélectionneur des équipes de France masculines.
En 2013, Maret avait remporté le Tournoi de Düsseldorf fin février et avait aussi glané une médaille de bronze aux championnats d'Europe à Budapest. Sans compter son titre de champion de France dans la catégorie des plus de 100 kilos.
« Cette journée a été magnifique, j’espère qu’elle en appellera d’autres », conclut Cyrille Maret avant de tomber dans les bras de ses amis du clan tricolore.