Jules Plisson est un drôle de garçon. Alors qu’il avait été protégé des médias avant la rencontre contre l’Angleterre, son premier match international, c’est tout naturellement qu’il s’est présenté face à la presse à l’issue du match. Serein, souriant et le regard espiègle, il a raconté sa première « cape » avec l’équipe de France en toute simplicité.
Le choix de la jeunesse avant le Mondial 2015 ?
« À partir du moment où on est en équipe de France, on représente quelque chose et il faut faire son maximum. On a joué jusqu’au bout et on marque à la fin. C'est vrai, on a été dans le rouge, mais il faut retenir cette fin de match. On a trouvé les ressources nécessaires pour gagner et cela montre l’état d’esprit de cette équipe », nous racontait calmement le jeune homme alors que Louis Picamoles, qui passait par là, tentait de le déstabiliser avec un coup dans le dos.
Pour mener un XV de France sous pression en ouverture du Tournoi face à l'Angleterre, l'encadrement avait fait avec Jules Plisson le choix d'une jeunesse confiante et décontractée. Le pari semble réussi. « Il a fait vingt minutes magistrales, magnifiques au niveau de la justesse technique et tactique », a tenu à dire Philippe Saint-André le sélectionneur. Surtout, Plisson, 22 ans et toutes ses dents, ne s’est pas laissé impressionner par des Anglais qu’il a volontiers qualifiés d’« arrogants ». Dans son costume gris, cet homme aux allures d’adolescents sait que dans 19 mois, il pourrait s’offrir sa première Coupe du Monde en Angleterre.
L'envie de faire aussi bien qu'en club
Avec une gueule d'ange, une tignasse blonde et des yeux bleus, Jules Plisson commence en beauté sa vie d'international. « Ce que je fais en club, je ne vois pas pourquoi je ne le ferais pas en sélection », confiait le joueur du Stade Français le 8 janvier dernier, deux jours après sa convocation dans la liste des 30. Une convocation qu’il doit à son parcours en club avec Paris.
Aguerri au Top 14 lors des deux dernières saisons compliquées du Stade Français, le joueur n'a pas perdu la fraîcheur de ses débuts tout en faisant évoluer son rugby. « Je suis plus mature dans mon jeu. Quand je rentre sur un terrain, je sais ce que je dois faire, comment mener l'équipe », raconte volontiers le jeune homme. Natif de Neuilly-sur-Seine et formé à Boulogne-Billancourt, le demi d'ouverture avait envie de faire de belles choses avec Paris et le Stade Français qui pointe actuellement à la... première place du Top 14.
« J’ai hâte de retrouver ce groupe »
Le 17 octobre 2012, Plisson avait été retenu dans le groupe des 33 appelés à préparer les tests de novembre avec l'équipe de France, mais il n'avait pas été retenu parmi les 23 joueurs qui participaient aux matchs. « J’ai hâte de retrouver ce groupe », s’est-il empressé de préciser dans les entrailles du Stade de France.
« Pour une première, devant 80 000 spectateurs, et une victoire contre les Anglais, ça fait plaisir », s'est-il félicité. Pourtant, il sait que les places de numéro 10 sont chères au sein du groupe France. Il doit son premier match à la blessure de Rémy Talès. « Merci pour tous les messages ! Tout n'est pas parfait, mais qu'est-ce que c'est bon ! », pouvait-on lire samedi soir sur son compte Twitter.
Dimanche prochain contre l’Italie, toujours au Stade de France, la nouvelle recrue du rugby français aura l’intention de faire durer le plaisir avant un périlleux déplacement au pays de Galles, double tenant du titre, le 21 février. Mais il va devoir attendre mercredi pour savoir si Philippe Saint-André, qui annoncera la liste des 23 joueurs, lui fera à nouveau confiance.