À Johannesburg, l'AMA devrait adopter un code antidopage plus sévère

L’Agence mondiale antidopage se réunit du 12 au 15 novembre à Johannesburg en Afrique du Sud, pour une Conférence mondiale sur le dopage dans le sport. Ce sera l’occasion d’instituer de nouvelles règles en matière de prévention, de contrôle et de sanction. En marge de cette conférence, il y aura aussi l’élection du nouveau président.

Après l’affaire Lance Armstrong et plusieurs cas de dopage dans toutes les disciplines, l’Agence mondiale antidopage (AMA) s’apprête à faire des changements radicaux. Elle envisage de mener des tests de façon plus intelligente et surtout de sanctionner plus sévèrement les fautifs. Sans compter qu’elle tentera de détecter les tricheurs dans le cadre d’enquêtes plus poussées.

Un changement de stratégie qui ne fera donc plus appel uniquement aux contrôles, mais qui tentera d’obtenir des informations sur les athlètes avec des enquêtes de type policières. L'AMA veut aussi étendre les pouvoirs des agences antidopage afin qu’elles puissent punir plus sévèrement l’entourage des athlètes qui facilite la triche.

Une façon de faire taire les critiques après les révélations de l’affaire Armstrong. L’ancien vainqueur de sept Tours de France, n’avait pas été contrôlé positif malgré un grand nombre de tests urinaires et sanguins effectués durant toute sa carrière.

Des contrôles plus efficaces et des sanctions plus lourdes

L’organisme mondial propose également de prolonger la période pendant laquelle les échantillons pourront être analysés de 8 à 10 ans. Les changements proposés au Code mondial antidopage feront l’objet d’un vote.

L’AMA propose aussi de doubler la durée des suspensions pour les cas sérieux de dopage de deux à quatre ans, ce qui signifie que les tricheurs rateront au moins une édition des JO. Les règles actuelles permettent des suspensions de quatre ans pour les cas les plus graves, mais la plupart des fédérations n’imposent que la norme de deux années. Ce code révisé entrera en vigueur à compter du 1er janvier 2015, juste à temps pour les Jeux olympiques d’été 2016 de Rio de Janeiro, au Brésil.

En plus de tous ces changements en matière de lutte antidopage, l’AMA élira également un nouveau président. Le Britannique Craig Reedie, actuellement vice-président du Comité International Olympique, est l’unique candidat. Il devrait donc succéder à John Fahey à compter du 1er janvier 2014.

Trop de disfonctionnements en matière de lutte antidopage

Cette conférence mondiale pourrait marquer une étape importante. Récemment, l'Agence antidopage jamaïcaine (JADCO) a été pointée du doigt. Fin août, l'AMA avait demandé des réponses à l'Agence jamaïcaine et des autorités de l'île à la suite des dysfonctionnements soulevés par l'ancienne directrice de la JADCO. Celle-ci avait raconté dans la presse comment, faute de personnel et de moyens, le programme antidopage mené dans l'île des rois du sprint n'avait rien de sérieux, soulignant qu'aucun contrôle hors compétition n'avait été pratiqué dans les trois mois précédant les JO de Londres en 2012.

Autre exemple, ce week-end, le joueur de tennis Suisse, Roger Federer, a lancé un pavé dans la mare. « Je pense qu'on n'est pas assez contrôlés. Je n'ai pas été contrôlé à Bâle [21-27 octobre], je n'ai pas été contrôlé à Paris [28 octobre - 3 novembre]. J'ai l'impression que je l'étais davantage dans le passé. En 2003 ou 2004, ça devait être 25 fois par an. Depuis, ça a nettement diminué  », a-t-il lancé jeudi dernier en marge des Masters de Londres.

À l'origine du débat, la décision prise le mardi 5 novembre par le Tribunal arbitral du sport (TAS) de confirmer la suspension de Viktor Troicki, ancien numéro 12 mondial, en la faisant simplement passer de dix-huit à douze mois. Le 15 avril dernier au tournoi de Monte-Carlo, Troicki, après s'être soustrait à un prélèvement urinaire, avait différé au lendemain un prélèvement sanguin parce que, selon ses dires, il ne se sentait pas bien.

« Refaire le test le lendemain ne veut plus rien dire à mes yeux, car qui sait ce qui a pu se passer entre-temps. On est obligés d'être très vigilants à ce sujet », estime Roger Federer qui a déjà réclamé à plusieurs reprises un renforcement des contrôles.

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