Jeux de la francophonie: la lutte olympique se poursuit pour les Africains

Le Comité international olympique (CIO) a décidé de maintenir la lutte au programme olympique, le 8 septembre 2013 à Buenos Aires. Cette décision est un soulagement pour les tireurs et tireuses africain(e)s engagé(e)s aux Jeux de la francophonie 2013 à Nice. Les lutteurs venus d’Afrique pourront ainsi continuer à rêver des JO de 2016, à Rio.

De notre envoyé spécial à Nice,

Le monde de la lutte a poussé un grand ouf. Le Comité international olympique (CIO) a finalement décidé de réintégrer cette discipline historique au programme des Jeux de 2016, ce 8 septembre 2013 à Buenos Aires. Une décision saluée à Nice, aux Jeux de la francophonie 2013, par les nombreux tireurs et tireuses africain(e)s engagé(e)s.

« On est heureux, c’est la décision qu’on attendait, sourit la Sénégalaise Isabelle Sambou, 5e des JO 2012 en moins de 48kg. On a eu peur quand ils (les dirigeants du CIO) ont dit que la lutte allait peut-être être enlevée du programme olympique. C’était décourageant. Mais ils ont remis la lutte au programme, donc c’est la joie. Ça donne du courage pour aller jusqu’au bout, pour aller décrocher des médailles aux Jeux olympiques ».

Le Congolais Mata Kamalandua, qui tire en moins de 96 kg, n’a, lui, jamais goûté aux JO. « Cette décision, ça m’a fait très plaisir parce que j’ai l’ambition de participer à de grandes compétitions comme les Jeux de la francophonie ou les Jeux olympiques », se réjouit-il.

Un enjeu crucial pour la lutte en Afrique

Pour beaucoup de lutteurs africains, les Jeux olympiques sont souvent un phare qui les guide dans un océan d’efforts, comme l’explique l’Ivoirienne Rosalie Benie Tanoh (-48kg) : « Lorsqu’on veut faire un sport, on veut atteindre un but. Et le but, ce sont les Jeux olympiques. Parce que les Jeux olympiques sont au-dessus de tout. »

Les JO sont également vitaux pour les Fédérations africaines de lutte car les disciplines olympiques ont généralement droit à des subventions supplémentaires. Mais pour le Français Isaac Mpia, expert de la Fédération internationale (FILA) chargé du haut-niveau en Afrique, le problème n’est pas que financier. « La lutte traditionnelle est quand même bien valorisée dans certains pays africains. Le vrai problème en Afrique, c’est plutôt qu’il n’y a pas de politiques sportives comme en France, décrypte-t-il. C’est pour ça que nous avons ouvert un centre international de lutte à Thiès, au Sénégal. Un centre qui a porté ses fruits. Si vous regardez les derniers JO, trois athlètes du Centre qui ont participé aux Jeux ont fini parmi les dix premiers ».

Une spirale positive se met alors en place, tant les participants africains ressortent grandis des JO. « J’ai fait les Jeux de Londres et ça a révélé quelque chose de caché en moi, lance ainsi Rosalie Benie Tanoh. La lutte, ce n’était pas trop ça pour moi. Mais j’ai encore découvert des choses sur moi-même en allant aux Jeux olympiques. Vraiment, c’est formidable de pouvoir participer aux Jeux olympiques de 2016. Et même de 2020, pourquoi pas ? » Tous les rêves sont à nouveau permis.

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