Tout est parti d'une décision conjointe de la Grande-Bretagne et de la Belgique de préserver l'intégralité de la Coupe du monde et de l'Euro de football pour les chaînes gratuites, au nom de l'intérêt auprès du grand public. Soucieuses de maximiser leurs revenus en segmentant leurs offres sur chaque marché, la FIFA et l'UEFA avaient contesté une première fois l'argument en justice.
Si elles admettent en effet le principe d'une diffusion en clair des matches des équipes nationales, des demi-finales et de la finale, les deux instances qui dirigent le football mondial et européen entendaient bien pouvoir commercialiser plus librement toutes les autres rencontres, surtout auprès des chaînes payantes, afin de faire monter les enchères.
Dans son arrêt, la Cour européenne ne donne pas entièrement tort sur le fond aux deux confédérations. Mais elle note que les deux tournois, traditionnellement retransmis en clair, suscitent un intérêt suffisant pour être qualifié d'événement d'importance majeure et donc accessible au plus grand nombre. Voilà qui devrait limiter l'appétit des deux principales instances du football, qui tirent entre 85 et 90 % de leurs revenus de la commercialisation de deux des événements les plus médiatiques de la planète.
Reste à savoir si ce verdict donnera des idées à d'autres pays de l'Union européenne, qui pourraient suivre l'exemple des gouvernements britannique et belge. Et si cette décision sera une première étape dans une reconquête du football par les chaînes gratuites qui ont ces dernières années dû renoncer à la plupart des compétitions nationales et internationales de club.