Nairo Quintana, la nouvelle pépite du cyclisme colombien

Pour les prétendants au podium du Tour de France, Nairo Quintana est l’électron libre qui inquiète le plus. Le petit grimpeur est capable de dynamiter la course quand la route s’élève. Il est désormais cité comme l'un des meilleurs colombiens de sa génération.

De notre envoyé spécial,

Avant que Christopher Froome n’impose sa loi, c’est un petit grimpeur colombien, Nairo Quintana, qui a lancé les vraies hostilités de cette centième édition. Du haut de son mètre soixante-neuf, le coureur de la formation Movistar s’est lancé seul à la poursuite de la victoire dans Col de Pailhères, samedi 6 juillet. « Je ne suis pas au mieux de ma forme », avait déclaré Nairo Quintana avant le départ de la Grande Boucle. Désormais, on saura qu’il ne faudra plus prendre à la lettre les propos du Colombien.

« J’ai pensé à la victoire, mais il m’a manqué des forces sur la fin. Mais je me rends compte que je suis bien et que surtout j’ai le rythme de la compétition. Je suis heureux d’avoir le maillot de meilleur jeune et j’espère le garder. Je pense à mes parents, à ma famille et à ma fiancé. Et aussi à toute la Colombie qui me soutient. » Le coéquipier d’Alejandro Valverde a disputé l’an dernier sa première course de trois semaines, en Espagne.

Le Colombien, qui n’a pas couru en Europe depuis Liège-Bastogne-Liège, s'est préparé chez lui en Amérique du Sud pendant deux mois. Il avait reconnu les étapes pyrénéennes après le Tour de Catalogne.

Ce grimpeur de poche, qui a remporté le Tour de l’Avenir en 2010, avec deux victoires au passage, fait partie de ces coureurs dont le cyclisme est une aubaine pour sortir de la misère. Nairo Quintana est né à 3000 mètres d’altitude, dans une famille pauvre de Colombie. De galère en galère, il a gravi les échelons.

« Je pense qu’il peut être dans les trois premiers à Paris »

Vingt ans après les succès de Lucho Herrera, Quintana redonne des ailes au cyclisme Colombien. A l'exemple de Rigoberto Uran, deuxième du Tour d’Italie cette année, les grimpeurs venus de Colombie, que l’on surnomme les « escarabajos » (scarabées), s'apprêtent à reconquérir à nouveau les podiums des grands tours. « Je pense qu’il peut être dans les trois premiers à Paris », explique Vincent Lavenu, dont un des coureurs, Carlos Betancur, a brillé sur le Giro 2013 en prenant la cinquième place.

« Tout le monde sait que Quintana est très fort en montagne. Quand il est parti dans l’avant-dernière montée, c’était difficile de répondre à son attaque », a concédé Christopher Froome à l'issue de l'étape qui arrivait à AX 3 Domaines.

La Colombie et le monde du vélo se souviennent des années 80 et des succès de Lucho Herrera ou Fabio Parra. Aujourd’hui, la relève est enfin là.

 

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