A quelques jours du départ du 100e Tour de France en Corse, l’heure est à l'allégresse. Enfin presque. Pour la première fois depuis sa création, la Grande Boucle va visiter l'Ile de Beauté et ses paysages à couper le souffle. Pour la première fois depuis 1966, en Corse, un sprinteur devrait s'emparer du premier Maillot jaune de ce Tour un peu spécial.
Un Tour qui balance entre rêve et cauchemar...
Le côté lumineux du Tour de France, c’est la découverte du patrimoine. Et cette année, le Mont-Saint-Michel, la double ascension inédite de l'Alpe d'Huez ou encore le départ de la dernière étape dans les jardins de château de Versailles seront les attractions essentielles. Et au bout des 3 403 kilomètres, le Tour se conclura sur une cérémonie protocolaire à la tombée de la nuit, avec l'Arc de Triomphe illuminé en jaune pour toile de fond. Pour une fête que chaque amoureux du cyclisme souhaite inoubliable. Mais les enjeux de cette nouvelle édition vont au-delà de cet anniversaire.
Le Tour de France a aussi sa part d’ombre. Le séisme Armstrong, au ban du cyclisme depuis l'automne dernier, a provoqué une onde de choc et surtout un vide béant au palmarès, privé de vainqueur de 1999 à 2005. Les récents aveux de son alter ego allemand, Jan Ullrich, ont enfoncé un peu plus le clou dans la chambre à air du Tour. Sans parler de cette nouvelle affaire concernant le champion français : Laurent Jalabert.
Depuis 1996 et la victoire de Bjarne Riis qui finira par être convaincu de dopage, le cynisme a souvent prévalu. Au point que depuis cette date, seuls quatre vainqueurs n’ont pas été déclarés dopés dans leur carrière : Carlos Sastre (2008), Andy Schleck (2010), Cadel Evans (2011) et Bradley Wiggins (2012).
Le salut passera-t-il par la nouvelle génération ?
Trop peu pour penser que la page des années sombres va se refermer aussi facilement. « J’ai la conviction que les choses se sont largement améliorées depuis plusieurs années, notamment depuis l’introduction du passeport sanguin », dit pourtant à l’AFP Christian Prudhomme, le directeur du Tour. La jeune génération, qui est attendue au tournant, ne cesse de clamer haut et fort que les temps ont changé. Tout le monde espère désormais que les Thibaut Pinot, Tejay Van Garderen, Nairo Quintana ou encore Danny Van Poppel redonneront au Tour de France ses lettres de noblesse.
Après une édition 2012 assez pauvre sportivement, le 100e Tour devrait tenir ses promesses. « Le parcours est toujours fait pour qu'il puisse se passer des choses, explique Christian Prudhomme. On peut proposer des étapes sur lesquelles nos équipes de reconnaissance, composées d'anciens coureurs du Tour disent "vous allez voir"... et il ne se passe strictement rien. Mais je serais déçu si 198 coureurs étaient dans le même temps à la sortie de la Corse », avoue-t-il. Les trois étapes en Corse, tout comme le contre-la-montre de Nice dans la foulée, pourraient donc déjà creuser des écarts entre les favoris et créer les premières surprises
Le Tour de France 2013 va vivre une édition un peu spéciale. S'il sera beaucoup question du passé, coureurs, organisateur et public aspireront à ce que ce centenaire fasse enfin basculer du bon côté un des évènements les plus suivi au monde.